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Ankara, inquiet après l'exécution de Saddam, met en garde sur Kirkouk


Mardi 9 janvier 2007 à 12h48

ANKARA, 9 jan 2007 (AFP) — L'Irak risque de connaître de "très dangereux développements" si les Irakiens n'arrivent pas à empêcher un "bain de sang" après l'exécution de Saddam Hussein et à se réconcilier sur le statut de la ville de Kirkouk, a estimé mardi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

"L'exécution de Saddam Hussein et surtout toute tentative de procéder à un référendum qui serait un fait accompli à Kirkouk peuvent provoquer de très dangereux développements tant en Irak que dans les pays voisins", a-t-il déclaré devant les députés de son parti de la Justice et du Développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).

Il a souligné que si un "bain de sang" n'était pas empêché entre sunnites et chiites après la pendaison de l'ex-président, cela pourrait avoir pour effet une "profonde polarisation en Irak et dans le monde musulman".

En ce qui concerne la ville pétrolifère de Kirkouk (nord), M. Erdogan s'est opposé à tout changement de la structure démographique de cette ville multiethnique.

"En tant qu'ami, je vais parler ouvertement. Des faits accomplis qui ne tiennent pas compte (des avis) des pays voisins n'aideront pas à ramener la stabilité en Irak", a averti M. Erdogan qui faisait allusion à un référendum prévu cette année sur l'avenir de la ville.

La Turquie, pays frontalier de l'Irak, est catégoriquement opposée à une prise de contrôle de Kirkouk par les Kurdes, qui souhaitent incorporer cette ville à leur région autonome.

La ville de Kirkouk et sa province abritent d'immenses réserves de pétrole qui devraient jouer un rôle crucial pour la future économie de l'Irak.

Ankara, qui soutient la minorité turcomane, turcophone, craint qu'une éventuelle mainmise kurde sur les ressources de la région n'attise des velléités d'indépendance chez les Kurdes d'Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.