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Ankara et Bagdad signent un document pour lutter contre le PKK


Mardi 7 août 2007 à 19h12

ANKARA, 7 août 2007 (AFP) — La Turquie et l'Irak ont signé mardi à Ankara, à l'occasion d'une visite du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, un document visant à lutter contre les rebelles kurdes de Turquie installés dans le nord de l'Irak, a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

"Nous sommes parvenus à un accord pour déployer tous les efforts afin de mettre fin à la présence en Irak de l'organisation terroriste PKK (Parti des travailleurs du kurdistan). (...) Nous sommes parvenus à des résultats très positifs, nous avons signé un protocole d'accord", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec son homologue irakien.

Ce document, signé par les deux chefs de gouvernements et qui porte sur plusieurs facettes de la coopération bilatérale turco-irakienne, dont la sécurité, doit déboucher prochainement sur un accord portant exclusivement sur la lutte anti-PKK en Irak, ont indiqué les deux hommes.

Une délégation irakienne est attendue ultérieurement à Ankara pour discuter avec les autorités turques des détails de cet accord, ont-ils souligné. "Une vaste délégation arrivera dans un court délai et cet accord sera finalisé", a dit M. Erdogan.

La Turquie estime que des milliers de rebelles du PKK, tolérés ou soutenus selon elle par les Kurdes d'Irak, alliés des Etats-Unis, utilisent le nord de ce pays comme base arrière pour lancer des opérations dans le sud-est de la Turquie, où la population est en majorité kurde.

Ces attaques ont augmenté depuis le début de l'année provoquant l'émoi de l'opinion publique turque.

La Turquie accuse les Kurdes d'Irak d'aider les rebelles, en armes et en explosifs.

Interrogé avec insistance sur la teneur du document signé, M. al-Maliki est resté très vague, se contentant de dire que la Turquie et l'Irak "sont déterminés à surmonter le fléau du terrorisme", sans dire s'il prévoit par exemple une extradition des cadres du PKK retranchés dans les montagnes du kurdistan irakien, comme le réclame Ankara.

"Nous voulons sincèrement une coopération dans le domaine de la sécurité", a souligné M. al-Maliki.

L'armée turque demande depuis avril une autorisation politique pour lancer une opération transfrontalière afin de les neutraliser, mais le gouvernement a pour l'instant privilégié la diplomatie sans exclure totalement l'option militaire.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Plus de 37.000 personnes ont trouvé la mort depuis que le PKK a pris les armes en 1984 avec pour objectif l'indépendance de l'est et du sud-est de la Turquie.

Accompagné d'une délégation de 30 personnes, dont le ministre des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, M. al-Maliki a aussi rencontré le président Ahmet Necdet Sezer.

La coopération en matière d'énergie thermique et des questions économiques ont également figuré à l'ordre du jour de ses discussions. Il doit quitter mercredi matin la capitale turque pour se rendre en Iran.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.