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Ankara cessera ses opérations militaires si le PKK arrête les siennes, assure Erdogan


Jeudi 21 mars 2013 à 16h24

LA HAYE, 21 mars 2013 (AFP) — La Turquie cessera ses opérations militaires contre les Kurdes si le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) cesse les siennes, a assuré jeudi à La Haye le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, quelques heures après un appel au cessez-le-feu du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan.

"S'il n'y a plus d'actions armées, nos troupes n'entreprendront plus d'opérations militaires", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à La Haye, aux Pays-Bas, où il venait de rencontrer son homologue néerlandais Mark Rutte.

Qualifiant de "positive" l'approche de M. Öcalan, Recep Tayyip Erdogan, dont les propos en turc ont été traduits en néerlandais, a soutenu que "l'important est de voir comment il (le cessez-le-feu, ndlr) sera appliqué en réalité". "J'espère qu'il aura un effet le plus vite possible", a-t-il en outre ajouté.

Abdullah Öcalan avait appelé jeudi plus tôt dans la journée, à l'occasion du Nouvel an kurde, les rebelles du PKK à un cessez-le-feu et à se retirer du sol turc, une déclaration qui ravive l'espoir de mettre un terme à un conflit qui déchire la Turquie depuis 29 ans et a fait quelque 45.000 morts.

Le message du détenu le plus célèbre, et le plus haï, de Turquie a été lu jeudi par un élu kurde à Diyarbakir, la grande métropole du sud-est considérée comme leur capitale par les 12 à 15 millions de Kurdes (20% de la population totale) du pays.

"Le fait que le drapeau turc n'était pas présent au rassemblement de Diyarbakir est une provocation", a toutefois critiqué M. Erdogan lors de la conférence de presse.

Après plusieurs mois de discussions serrées avec le gouvernement islamo-conservateur, le fondateur du PKK avait lui-même confirmé lundi depuis son île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul, qu'il s'apprêtait à lancer un appel à la paix "historique".

Avant l'appel de jeudi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait répété de son côté qu'il était prêt à tout faire pour que les armes se taisent, même à "avaler du poison" ou à tirer un trait sur sa carrière politique.

Malgré ces gestes de bonne volonté, les obstacles à la paix demeurent nombreux, notamment parce qu'Ankara semble encore rejeter l'idée de libérer Öcalan et qu'une majorité de Turcs sont encore réticents à négocier directement avec lui.

A quatre reprises déjà depuis le début de sa rébellion en 1984, Abdullah Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. Jamais jusque-là ils n'ont permis de déboucher sur une solution à ce conflit.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.