Jeudi 21 février 2013 à 14h46
ANKARA, 21 fév 2013 (AFP) — Le ministère turc de la Justice a autorisé une délégation de trois députés kurdes à rendre visite samedi au chef emprisonné des rebelles kurdes Abdullah Öcalan dans le cadre de discussions de paix avec la rébellion lancées en décembre par Ankara, a annoncé jeudi le parti de ces élus.
"La demande d'autorisation qui a été transmise hier au ministère de la Justice concernant la délégation du BDP qui va aller à Imrali (...) a été acceptée", a affirmé dans un communiqué le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), principale formation politique kurde de Turquie.
Imrali est une île-prison du nord-ouest de la Turquie où Abdullah Öcalan, le chef des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), purge une peine de prison à vie.
"La délégation du BDP ira à l'île d'Imrali samedi à 08H30" (06H30GMT), a ajouté le BDP, qui précise le nom des élus composant la délégation --Pervin Buldan, Sirri Süreyya Önder et Altan Tan--, trois personnalités perçues comme modérées au sein de la mouvance kurde.
Cette visite était attendue depuis plusieurs semaines comme un signal de la poursuite des pourparlers de paix après le meurtre à Paris le 9 janvier de trois militantes du PKK, qui avait fait craindre un abandon de ces négociations.
Une première délégation de parlementaires kurdes s'était rendue à Imrali le 3 janvier.
Le vice-Premier ministre Bülent Arinç a souligné jeudi que cette nouvelle visite démontrait la détermination du gouvernement à mener le processus de paix à son terme.
"Nous espérons un résultat, nous menons nos travaux avec confiance, avec un grand courage et en prenant tous les risques pour parvenir à mettre fin au terrorisme", a affirmé M. Arinç, cité par l'agence de presse Anatolie.
Le PKK combat le gouvernement d'Ankara depuis 1984. Il est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays occidentaux. Les combats ont fait plus de 45.000 morts, selon l'armée turque.
Une précédente tentative de négociation avec le PKK en 2009 avait échoué.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.