Mercredi 2 août 2006 à 13h21
ANKARA, 2 août 2006 (AFP) — Ankara a bon espoir de voir l'Irak et les Etats-Unis intervenir bientôt contre les rebelles séparatistes kurdes de Turquie basés dans le nord de l'Irak, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Namik Tan.
L'optimisme apparent de la Turquie intervient après qu'elle eut menacé le mois dernier d'intervenir militairement par-delà la frontière irakienne contre les camps du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) si Bagdad et Washington n'agissaient pas.
"L'Irak nous a récemment donné des informations sur les mesures qu'il prévoit pour faire cesser les activités de l'organisation terroriste du PKK en Irak", a affirmé M. Tan lors d'un point de presse hebdomadaire, sans donner de détails sur ces mesures.
"Au bout du compte, le PKK sera définitivement vaincu", a-t-il ajouté. "Nous le verrons très clairement très prochainement".
Ankara s'est souvent plaint de l'inaction de Bagdad et de Washington face au PKK, qui utilise ses camps du nord de l'Irak comme des bases arrières pour ses attaques dans le Sud-Est anatolien.
M. Tan a souligné que la Turquie souhaitait accroître sa coopération avec les Etats-Unis et l'Irak sur ce dossier.
"Plus notre coopération se renforcera, plus vite nous pourrons observer des résultats concrets", a-t-il commenté. "Nous nourrissons un fort espoir que les résultats concrets de cette coopération vont commencer à apparaître bientôt".
Les Etats-Unis, qui, comme la Turquie et l'Union européenne, considèrent le PKK comme une organisation terroriste, se sont efforcés de dissuader Ankara d'intervenir en Irak et ont plaidé pour des efforts concertés, impliquant également Bagdad.
Au moins 94 rebelles et 58 membres des forces de sécurité turques ont péri depuis le début de l'année dans le Sud-Est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes, selon un comptage de l'AFP.
Des rebelles kurdes ont également revendiqué onze attentats à la bombe dans des zones urbaines qui ont fait au total neuf morts et près de 140 blessés.
Les combats entre forces de sécurité et PKK ont fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection en 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.