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Ankara appelle Bagdad et Washington à agir contre les bases du PKK en Irak


Lundi 17 juillet 2006 à 18h09

ANKARA, 17 juil 2006 (AFP) — Le gouvernement turc a appelé lundi Bagdad et Washington à agir contre les rebelles séparatistes kurdes de Turquie établis dans le nord de l'Irak, qui ont multiplié ces derniers jours leurs opérations meurtrières dans le sud-est anatolien.

"Nous attendons du gouvernement irakien qu'il prenne des mesures visant à écarter la menace terroriste pesant sur son voisin la Turquie et de notre allié américain qu'il soutienne le gouvernement irakien dans ce processus", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Cemil Cicek après une réunion du conseil des ministres.

Quinze membres des forces de sécurité turques ont été tués au cours des cinq derniers jours dans le sud-est anatolien à majorité kurde lors d'accrochages avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui dispose de nombreux camps dans les montagnes du nord de l'Irak.

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait laissé entendre dimanche que son cabinet annoncerait lundi une riposte dure à ces actions "insupportables", mettant à l'épreuve la "patience" et "l'approche démocratique" d'Ankara, conduisant les médias à prédire une intervention armée turque en Irak du Nord.

Interrogé par les journalistes sur le sujet, M. Cicek, dont l'allocution était retransmise par les chaînes de télévision, s'est contenté de réaffirmer que "la Turquie utilisera jusqu'au bout les droits dont elle dispose en vertu du droit international".

Le ministre faisait référence au droit de poursuite à chaud des terroristes en territoire étranger, que la Turquie revendique dans sa lutte contre le PKK.

Le ministère des Affaires étrangères a par ailleurs convoqué lundi les ambassadeurs d'Irak et des Etats-Unis pour leur transmettre le même message.

"J'ai insisté sur le fait que la situation actuelle était inacceptable pour la Turquie et que nous attendions qu'ils fassent des pas pour la changer au plus tôt", a indiqué aux journalistes le secrétaire d'Etat Ali Tuygan après la rencontre.

Ankara reproche régulièrement à Bagdad et Washington leur inaction face aux rebelles.

Les combats entre forces de sécurité et PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et l'Union européenne, ont fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection en 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.