Mardi 27 février 2007 à 19h04
ANKARA, 27 fév 2007 (AFP) — La Turquie a averti mardi les Kurdes irakiens que leur velléité d'indépendance pour un Etat qui comprendrait la ville pétrolière de Kirkouk serait "irrationnelle" et aggraverait la tension dans la région, a rapporté l'agence Anadol.
Le ministre turc Abdullah Gul a accusé le chef du gouvernement autonome de la région kurde d'Irak, Massoud Barzani, d'être "irrationnel" pour avoir déclaré à la télévision turque lundi que les pays de la région devraient accepter que les Kurdes, dispersés entre l'Irak, l'Iran, la Syrie et la Turquie, ont le droit à l'indépendance.
"Une direction irrationnelle et des rêves maximalistes au Moyen Orient ont toujours plongé les peuples dans des conflits", a déclaré M. Gul à des journalistes dans un avion le ramenant d'une visite en Afghanistan, a indiqué Anadol.
Il a estimé que les remarques de M. Barzani étaient "irresponsables dans un contexte, particulièrement en Irak, où la situation est critique et où la Turquie poursuit une politique constructive."
M. Barzani avait appelé lundi la Turquie à des négociations face-à-face pour mettre fin aux tensions qui résultent de l'utilisation du Kurdistan irakien comme base arrière par les combattants kurdes de Turquie dans un entretien télévisé à la chaîne NTV. "Le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les problèmes et les malentendus", avait-il dit.
Il avait cependant insisté sur le fait que l'indépendance constituait "un droit naturel" des Kurdes de la région et rappelé que les Kurdes irakiens veulent intégrer Kirkouk à leur région autonome.
Cette ville pétrolière est "le coeur du Kurdistan", avait-il ajouté.
Kirkouk est également habitée par des Arabes et par des Turcomans de souche turque.
De son côté le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait déclaré lundi à Anadol, en réaction aux propos de M. Barzani, que "Kirkouk constitue un Irak en miniature et n'est la propriété d'aucun groupe ethnique en bien propre".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.