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Allemagne : prison ferme pour un ancien militant du PKK


Jeudi 13 juillet 2017 à 13h36

Berlin, 13 juil 2017 (AFP) — Un Turc a été condamné jeudi par un tribunal allemand à plus de trois ans de prison ferme pour avoir appartenu au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), un jugement qui intervient alors qu'Ankara accuse Berlin de soutien aux militants kurdes.

L'accusé, un Turc de 47 ans dont l'identité n'a pas été dévoilée, a été condamné à trois ans et trois mois de prison par un tribunal de Stuttgart (sud-ouest) pour "appartenance à une organisation terroriste".

Le Parquet avait requis une peine de trois ans et neuf mois de prison.

Dans son jugement, le tribunal souligne que le PKK, une organisation classée "terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux, "est une organisation terroriste particulièrement dangereuse".

Les juges allemands ont toutefois reconnu comme circonstance atténuante le fait que, en tant que kurde, l'accusé "avait été exposé personnellement aux attaques de l'Etat turc".

Ancien cadre du PKK en Allemagne, il était responsable de ce parti dans les régions de Stuttgart, Munich (sud) et Fribourg (sud-ouest), avant de prendre la direction du PKK à Dortmund et Düsseldorf (ouest), indique l'agence de presse allemande dpa.

Il était notamment chargé d'appliquer les directives prises par les dirigeants du parti en matière de collecte d'argent, de propagande et de recrutement.

Cette condamnation intervient dans un contexte tendu entre l'Allemagne et la Turquie, Ankara ayant reproché à plusieurs reprises à Berlin d'héberger des "terroristes", membres du PKK ou putschistes présumés ayant participé au coup d'Etat manqué le 15 juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Fin avril, un rapport présenté par le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière avait mis en exergue une hausse de plus de 66% (3.372 cas) de la violence "politique" imputée à des étrangers, commise par exemple "au nom (du groupe) Etat islamique ou du PKK".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.