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Allemagne: enquête après la découverte d'antiquités de Syrie chez un particulier


Mercredi 21 février 2024 à 16h00

Berlin, 21 fév 2024 (AFP) — La police allemande a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête après la découverte au domicile d'un particulier d'une collection suspecte d'antiquités du Proche-Orient, dont une tablette cunéiforme vieille de plusieurs millénaires, probablement dérobée dans un musée syrien.

Les enquêteurs ont été mis sur la piste quand ils ont appris que cet Allemand, dont l'identité et l'âge n'ont pas été révélés, était en possession d'une tablette gravée de signes cunéiformes provenant d'Ebla, ancienne ville en Syrie, a déclaré la police judiciaire du Bade-Wurtemberg, dans le sud de l'Allemagne.

Les vestiges de l'antique Ebla, tels que ces tablettes portant ce système d'écriture datant de 2.350 à 2.250 avant J.-C., sont très prisés des collectionneurs.

L'intéressé a assuré avoir acquis la pièce auprès d'une ancienne collection bavaroise, à titre d'investissement et en vue d'une éventuelle revente, mais cette affirmation s'est révélée fausse, a ajouté la police dans un communiqué.

"Les investigations ont révélé que l'objet en question avait en fait probablement été importé illégalement en Allemagne (...) après avoir été volé au musée d'Idlib en Syrie en 2015", a-t-elle précisé.

L'Allemagne a connu cette année là, et celle d'après, un afflux de plusieurs centaines de milliers de réfugiés, en majorité des Syriens fuyant la guerre civile dans leur pays.

Après une perquisition au domicile de cet homme, à Heilbronn, les enquêteurs ont trouvé une autre tablette cunéiforme ainsi qu'une collection de figurines Ushabti, de petites statues de grès utilisées dans les anciens rituels funéraires égyptiens.

Les objets ont été saisis et l'enquête est en cours.

Le trafic d'antiquités en Syrie constituait déjà un problème chronique dans ce pays miné par la corruption avant le déclenchement de la guerre en 2011.

Mais les affrontements généralisés et la vacance du pouvoir dans certaines régions ont entraîné une explosion des pillages et fouilles illicites.

Le groupe État islamique (EI) a notamment saccagé une réserve de tablettes cunéiformes et de statues lorsqu'il s'est emparé de Tell Ajaja, l'un des sites de l'époque assyrienne les plus riches de Syrie, avant d'en être chassé par les forces kurdes en 2016.

Les jihadistes de l'EI ont procédé en invoquant des raisons idéologiques à de multiples destructions de statues, sanctuaires et pièces antiques, ce qui ne les a pas empêchés de tirer aussi profit du trafic d'antiquités pillées sur les sites qu'ils contrôlaient.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.