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Ahmadinejad à nouveau accusé du meurtre d'un opposant kurde à Vienne en 1989


Jeudi 18 juin 2009 à 13h49

VIENNE, 18 juin 2009 (AFP) — Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est de nouveau accusé d'être impliqué dans l'assassinat d'un opposant kurde à Vienne en 1989, a révélé jeudi un parlementaire autrichien, qui a rendu public un témoignage inédit dans cette affaire.

Toutefois, l'Iran a toujours nié toute implication dans cet assassinat.

Selon Peter Pilz, porte-parole des Verts autrichiens (opposition) pour les affaires de sécurité, un marchand d'armes allemand a ainsi affirmé avoir livré à Mahmoud Ahmadinejad à Vienne des armes liées à l'assassinat d'Abdel Rahman Ghassemlou, secrétaire général du Parti démocratique du Kurdistan/Iran (PDKI), un mouvement d'opposition interdit par Téhéran, et de deux de ses collaborateurs. Les trois opposants avaient été assassinés à Vienne le 13 juillet 1989 par un commando dont les membres ont pu prendre la fuite.

Ce témoin, entendu le 18 avril 2006 par les autorités antimafia italiennes alors qu'il purgeait une peine de prison à Trieste, a indiqué avoir été en contact régulier avec les services iraniens en 1989 dans le cadre de trafics d'armes. Il a affirmé avoir, peu de temps avant les assassinats, livré une demi-douzaine d'armes légères lors d'une rencontre à l'ambassade d'Iran à Vienne, à laquelle prenait part Mahmoud Ahmadinejad.

"La troisième rencontre a eu lieu à l'ambassade d'Iran au cours de la première semaine de juillet 1989. Etaient présents trois Iraniens dont un certain Mohamed, qui est devenu par la suite président de la République d'Iran", a déclaré ce témoin, selon une copie du procès-verbal présentée par Peter Pilz au cours d'une conférence de presse.

L'audition s'était déroulée en présence de policiers autrichiens et le procès-verbal avait été transmis aux autorités autrichiennes, a indiqué le député.

"Ce document corrobore en tous points le grave soupçon que Mahmoud Ahmadinejad ait procuré les armes qui ont servi aux assassinats", a affirmé Peter Pilz.

Le ministère autrichien de l'Intérieur et le Parquet de Vienne n'ont pas été en mesure de confirmer immédiatement à l'AFP avoir connaissance de ce document.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.