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Affaire Ghassemlou: sa veuve et son parti demandent justice à Vienne


Lundi 6 juillet 2009 à 21h08

VIENNE, 6 juil 2009 (AFP) — A quelques jours du 20e anniversaire de l'assassinat de l'opposant kurde Abdel Rahman Ghassemlou à Vienne le 13 juillet 1989, sa veuve et son parti ont appelé lundi les autorités autrichiennes à amener les auteurs devant la justice.

Venu en Autriche pour des négociations avec des émissaires iraniens, Ghassemlou, secrétaire général du Parti démocratique du Kurdistan/Iran (PDKI), un mouvement d'opposition interdit par Téhéran, a été abattu, ainsi que deux de ses collaborateurs, par un commando qui n'a jamais été appréhendé.

La police autrichienne avait à l'époque libéré deux membres présumés du commando, qui avaient pu se réfugier dans l'ambassade d'Iran et quitter le pays par la suite sans être inquiétés.

"Je suis sûr que la perception de ce jour sombre de l'histoire de l'Autriche ne changera que si les responsables sont identifiés et interrogés, et quand l'Autriche présentera ses excuses au PDKI et au peuple kurde", a déclaré Mustafa Hejri, actuel secrétaire général du PDKI, lors d'une conférence à Vienne à la mémoire de M. Ghassemlou.

"Pourquoi les preuves, directes et indirectes, d'une implication de l'Etat iranien ont-elles été cachées par les autorités autrichiennes", s'est interrogée la veuve de la victime, Hélène Ghassemlou.

La justice administrative autrichienne a refusé dans les années 1990 d'étudier les conditions ayant entouré cette enquête. Le député écologiste autrichien Peter Pilz, auteur d'un livre sur l'affaire, a affirmé que l'Autriche a cédé à des pressions de Téhéran, qui a toujours nié son implication dans cet assassinat.

L'actuel président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été accusé à plusieurs reprises d'être lié à cette affaire. Le ministre des Affaires étrangères autrichien Michael Spindelegger a annoncé des vérifications après la présentation récente du témoignage inédit d'un marchand d'armes se souvenant avoir vu M. Ahmadinejad lors d'une livraison d'armes début juillet 1989 à l'ambassade d'Iran à Vienne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.