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Activistes kurdes tuées à Paris: le parti kurde BDP interpelle la France


Jeudi 10 janvier 2013 à 13h53

ISTANBUL, 10 jan 2013 (AFP) — Le principal parti kurde de Turquie a réclamé jeudi des éclaircissements immédiats de la France après la mort à Paris de trois activistes kurdes, tuées d'une balle dans la tête, et a appelé à manifester contre ce "massacre".

"Nous attendons du gouvernement français qu'il apporte immédiatement des éclaircissements sur ce meurtre qui ne laisseront place à aucun doute", a déclaré dans un communiqué le coprésident du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), Selahattin Demirtas.

"Nous voulons être sûrs que (l'enquête sur) ces attentats commis dans une des zones les plus animées de Paris ne sera pas étouffée", a-t-il ajouté.

M. Demirtas a également appelé les sympathisants de la cause kurde à manifester "dans tous les endroits où se trouve le peuple kurde" pour "maudire ce massacre".

Le chef du BDP a par ailleurs vivement réagi aux propos de Hüseyin Celik, vice-président du parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie, le Parti de la justice et du développement (AKP), qui a évoqué l'hypothèse d'un "règlement de compte" au sein du PKK.

"Face à cette attitude, je pose la question suivante: est-on bien sûr que ceux qui font une telle déclaration ne sont pas ceux qui ont planifié ce massacre ? Est-ce que ce ne serait pas la raison de leur empressement ?", a affirmé M. Demirtas sur son compte Twitter.

M. Demirtas et sa coprésidente Gültan Kisanak doivent se rendre à Paris pour assister aux funérailles des trois femmes et pour prendre contact avec le gouvernement français, a par ailleurs indiqué le BDP dans un communiqué.

Trois activistes kurdes ont été retrouvées mortes, tuées d'une balle dans la tête, dans la nuit de mercredi à jeudi dans les locaux d'une association de la communauté kurde à Paris. Parmi les victimes se trouve Sakine Cansiz, membre fondatrice en 1978 du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara et bon nombre de pays.

Le conflit kurde a coûté la vie à plus de 45.000 personnes depuis que les rebelles du PKK ont pris les armes en 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.