Mardi 28 octobre 2008 à 23h37
WASHINGTON, 28 oct 2008 (AFP) — Le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a discuté mardi à Washington de l'accord avec le gouvernement de Bagdad sur la présence militaire américaine en Irak, sur lequel les négociations piétinent.
"La question de l'accord stratégique a été le thème principal de la rencontre", a déclaré M. Barzani à la presse, à sa sortie du département d'Etat où il venait de rencontrer la chef de la diplomatie américaine.
L'accord "a été discuté en détail", a-t-il ajouté.
Le dirigeant kurde n'a toutefois pas précisé quels étaient les amendements proposés par l'Irak au projet d'accord Sofa (Status of forces agreement) régissant la présence militaire américaine en Irak après le 31 décembre, date à laquelle expire le mandat de l'ONU sous lequel agit la force dirigée par les Etats-Unis.
La Maison Blanche a exprimé mardi de fortes réticences à renégocier cet accord, après que le gouvernement irakien eut annoncé que le Premier ministre Nouri al-Maliki allait soumettre aux Américains une nouvelle version amendée de l'accord discuté par les deux gouvernements.
"Nous pensons qu'il s'agit d'un bon accord, la barre sera donc placée haut" pour d'éventuelles renégociations, a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.
M. Barzani a précisé avoir également évoqué avec Mme Rice l'opération menée mardi par l'aviation turque dans le nord de l'Irak visant des positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Nous avons discuté des développements positifs auxquels nous assistons dans l'intérêt des deux parties", a-t-il déclaré sans plus de précision.
Un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood, a confirmé que les deux responsables avaient évoqué ces deux dossiers, soulignant la contribution positive que M. Barzani y a apporté.
"Ils ont discuté du soutien du gouvernement régional du Kurdistan à l'accord stratégique et au Sofa, ainsi que des efforts de coopération du gouvernement régional avec la Turquie au sujet du PKK", a indiqué le porte-parole à l'AFP.
Ankara dénonce régulièrement l'utilisation par les rebelles du PKK de bases situées dans ces montagnes du nord de l'Irak, frontalières de la Turquie et de l'Iran.
Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'UE et les Etats-Unis, le PKK mène depuis 1984 une lutte armée pour l'autonomie du Sud-Est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes. Le conflit a fait environ 44.000 morts, selon les chiffres officiels.
Selon M. Wood, Mme Rice a également pressé M. Barzani de faciliter l'adoption par le parlement irakien d'une loi sur le partage des revenus du pétrole irakien, bloquée depuis plus d'un an en raison d'importantes divisions entre les députés des régions productrices, comme le Kurdistan, et ceux du reste du pays.
"Ils ont aussi discuté des récents événements politiques en Irak, notamment le soutien du gouvernement régional du Kurdistan à une représentation des minorités aux prochaines élections provinciales et la nécessité pour le gouvernement régional de coopérer avec le gouvernement fédéral irakien dans le cadre constitutionnel pour mettre un terme à l'impasse au parlement sur le projet de loi sur les hydrocarbures", a-t-il indiqué.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.