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Accord turco-irakien pour combattre les rebelles kurdes de Turquie en Irak


Vendredi 28 septembre 2007 à 12h27

ANKARA, 28 sept 2007 (AFP) — La Turquie et l'Irak ont signé vendredi un accord de coopération qui prévoit de combattre les rebelles kurdes de Turquie réfugiés dans le nord de l'Irak, a annoncé le ministre turc de l'Intérieur Besir Atalay.

L'accord vise à "empecher les activités d'organisations terroristes et, en premier lieu, du PKK," a declaré M. Atalay, faisant référence au parti des Travailleurs du Kurdistan, qui mene une lutte armée contre Ankara depuis 1984 et a ses bases arrières dans le nord de l'Irak sous controle kurde.

Le ministre a fait cette déclaration aux journalistes apres avoir signé l'accord avec son homologue irakien Jawad Al Bolani.

M. Atalay a precisé que les deux pays n'avaient pas réussi à se mettre d'accord sur un article traitant du "renfort de la coopération dans les zones frontalières" entre la Turquie et l'Irak et que les négociations sur ce sujet continueraient.

Cela aurait permis à la Turquie de poursuivre des rebelles PKK en fuite jusque dans l'intérieur du territoire irakien sans avoir à obtenir l'autorisation préalable de Bagdad.

Les Kurdes d'Irak s'opposent à cette clause ainsi qu'à une autre prévoyant l'extradition vers la Turquie des dirigeants du PKK sur leur territoire, selon la presse.

La Turquie estime que des milliers de rebelles du PKK, tolérés ou soutenus selon elle par les Kurdes d'Irak, alliés des Etats-Unis, utilisent le nord de ce pays comme base arrière pour lancer des opérations dans le sud-est de la Turquie.

La Turquie menait régulièrement des incursions en Irak dans les années 1990 pour y déloger les rebelles du PKK. Mais ces incursions se sont fortement réduites depuis l'occupation américaine de ce pays en 2003.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Ankara a plusieurs fois menacé dans le passé de lancer des operations militaires en Irak du nord si Bagdad et Washington n'empechent pas les activités du PKK.

M. Atalay a dit que l'accord signé vendredi prevoit également une coopération judiciaire contre le terrorisme, ainsi que des efforts conjoints pour bloquer le financement de groupes terroristes ainsi que leurs liaisons logistiques et leurs activités de propagande.

La Turquie accuse les forces de Massoud Barzani, chef de l'administration autonome du Kurdistan irakien, de tolérer le PKK et meme de l'approvisionner en armements et munitions, dont une partie serait obtenu des forces américaines en Irak.

Le mois dernier, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue irakien Nouri al-Maliki avaient signé un protocole de coopération anti-terroriste qui a permis la conclusion de l'accord de vendredi.

Néanmoins, plusieurs observateurs turcs estiment peu probable que le gouvernement de M. Maliki réussisse à forcer les kurdes d'Irak du nord, région sur laquelle il n'exerce presque aucun controle, à agir contre le PKK.

Le conflit dans le sud-est turc entre le PKK et les forces de l'ordre a fait plus de 37.000 morts au cours des 23 dernieres années.

En juin, l'armée turque avait estimé le nombre de militants du PKK à 5.000, dont 2.800 à 3.100 basés en territoire irakien.

Le PKK a augmenté ses opérations en Turquie cette année et Ankara a renforcé de manière importante sa présence militaire le long de la frontiere entre les deux pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.