Jeudi 17 juillet 2025 à 16h24
Bagdad, 17 juil 2025 (AFP) — Le gouvernement irakien a annoncé jeudi un accord pour la reprise des exportations de pétrole de la région autonome du Kurdistan (nord), après plus de deux ans d'interruption due à des attaques de drones contre les champs pétroliers.
Le gouvernement régional du Kurdistan irakien "commencera immédiatement à livrer tout le pétrole produit" dans ses champs à l'Entreprise pétrolière d'Etat irakienne (Somo) "pour exportation", a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
La quantité ne devra pas être inférieure à 230.000 barils par jour et Bagdad versera par avance 16 dollars par baril, selon le texte.
Le gouvernement régional du Kurdistan s'est félicité de l'accord et a dit espérer que toutes les clauses seraient respectées.
Les exportations pétrolières ont constitué un point de tension majeur entre Bagdad et Erbil, un important oléoduc traversant la Turquie étant fermé depuis 2023 en raison de différends juridiques et de problèmes techniques.
Les exportations de pétrole étaient auparavant vendues de manière indépendante par le Kurdistan, sans l'aval ni le contrôle du pouvoir central à Bagdad, via le port turc de Ceyhan.
Mais elles ont été stoppées en mars 2023 par une décision du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale de Paris, qui s'était prononcé en faveur des autorités fédérales irakiennes pour la gestion de ce pétrole.
Dans la foulée, la Turquie avait suspendu les importations depuis le Kurdistan irakien. Ensuite des différends ont opposé Bagdad et Erbil, la capitale du Kurdistan, quant aux coûts de production et de transport du pétrole.
L'accord de jeudi devrait également résoudre le problème persistant des salaires impayés des fonctionnaires du Kurdistan, lié aux tensions autour du pétrole. Le ministère des Finances à Bagdad devra verser les salaires de mai dès que Somo aura confirmé avoir reçu le pétrole au port de Ceyhan.
Ces dernières semaines, une série d'attaques de drones non revendiquées ont visé principalement des champs pétroliers au Kurdistan.
La dernière en date a touché jeudi matin un site exploité par une entreprise norvégienne - la deuxième attaque en deux jours contre ce site.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.