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(55) Danemark: ouverture du procès pour "terrorisme" de la chaîne kurde


Lundi 15 août 2011 à 17h51

COPENHAGUE, 15 août 2011 (AFP) — Le procès de la chaîne kurde de télévision Roj TV, basée à Copenhague et accusée de soutenir le "terrorisme" auprès de la population kurde dans les 68 pays où elle émet, s'est ouvert lundi dans la capitale danoise.

Après cinq années d'enquête, le Parquet danois a demandé en 2010 l'interdiction de cette chaîne en estimant qu'elle soutenait le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne (UE), des Etats-Unis et de la Turquie.

Dès l'ouverture du procès, l'avocat de la défense Bjoern Elmquist a demandé l'abandon des poursuites, arguant du fait que les accusations étaient trop vagues, selon l'agence danoise Ritzau.

"Il n'y a rien (dans les accusations) sur la date" où les crimes présumés ont été commis et "ce que Roj TV est supposé avoir fait n'est pas clair non plus", a plaidé l'avocat.

La cour a rejeté la demande et un responsable du tribunal a indiqué à l'AFP que le procès pourrait durer jusqu'à 25 jours, compte tenu du grand nombre de témoins appelés à la barre tant par le Parquet que par la défense.

Lundi, un petit groupe de manifestants s'était réuni devant le palais de justice pour affirmer que "les Kurdes devraient aussi pouvoir jouir de la liberté d'expression".

D'autres demandaient "Pourquoi Roj TV devrait payer pour le poste d'Anders Fogh (Rasmussen, ndlr) à l'Otan ?", en référence aux révélations du site WikiLeaks selon lesquelles la Turquie avait menacé de mettre un veto à la candidature de l'ancien Premier ministre danois au poste de secrétaire général de l'Alliance, si Copenhague ne faisait pas fermer la chaîne kurde.

M. Fogh Rasmussen a été désigné en avril 2009 et a pris ses fonctions à l'Otan en août de la même année.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984, selon l'armée.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.