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Libération d'un dirigeant kurde syrien à Prague : "un soutien au terrorisme" (Ankara)


Mardi 27 février 2018 à 14h09

Ankara, 27 fév 2018 (AFP) — La Turquie s'est élevée mardi contre la décision d'un tribunal tchèque de remettre en liberté un dirigeant kurde syrien recherché par Ankara, y voyant "un soutien très clair au terrorisme".

"Cette décision est une décision de soutien très clair au terrorisme", a déclaré le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, ajoutant que la remise en liberté de Saleh Muslim aurait "un impact négatif sur les relations entre la Turquie et la République tchèque".

De son côté, le ministre turc de la Justice, Abdülhamit Gül, a qualifié la décision du tribunal tchèque d'"absolument inacceptable", ajoutant qu'Ankara continuerait de "suivre de près" l'affaire.

Le tribunal municipal de Prague a remis en liberté mardi M. Muslim, ancien co-président du Parti de l'union démocratique (PYD), qui avait été arrêté samedi dans la capitale tchèque en vertu d'une demande d'Interpol émise par la Turquie et dont Ankara avait réclamé l'extradition.

"Une décision de placement en détention aurait dû être prise, mais celle-ci n'a pas été prise pour des raisons politiques", a accusé M. Gül.

La Turquie considère le PYD comme un groupe "terroriste" étroitement lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation kurde qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Ankara a d'ailleurs lancé, le mois dernier, une offensive dans le nord-ouest de la Syrie contre l'aile armée du PYD, la milice des Unités de protection du peuple (YPG). Cette dernière est cependant soutenue par Washington contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

L'interpellation de M. Muslim avait suscité l'espoir des autorités turques de mettre la main sur une figure importante, près de 20 ans après l'arrestation spectaculaire du chef du PKK, Abdullah Ocalan.

Peu avant l'audience du dirigeant kurde au tribunal, le Premier ministre turc Binali Yildirim avait tenté de mettre la pression en affirmant que la demande d'extradition d'Ankara constituait un "test" pour la République tchèque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.