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Turquie: les soutiens des YPG à Afrine sont "une cible légitime" (présidence)


Mercredi 21 février 2018 à 12h30

Ankara, 21 fév 2018 (AFP) — La Turquie considère comme une "cible légitime" tout groupe qui viendrait en aide aux Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qu'Ankara veut déloger de l'enclave syrienne d'Afrine (nord-ouest), a indiqué mercredi la présidence turque.

Cette mise en garde survient au lendemain d'une incursion à Afrine d'un convoi de forces pro-régime syrien venues prêter main forte aux YPG, mais immédiatement repoussées selon Ankara par des tirs d'artillerie turcs.

"Peuvent-ils lancer une tentative similaire aujourd'hui ou demain ? C'est possible. Des précautions ont été prises à ce propos. Chaque mesure de soutien aux YPG signifie que ceux qui la prennent se mettent sur le même plan que l'organisation terroriste et deviennent pour nous une cible légitime", a déclaré le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.

La Turquie, appuyée par des rebelles syriens, a lancé l'opération "Rameau d'olivier" il y a un mois pour déloger de sa frontière les YPG, une milice alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) mais considérée comme "terroriste" par Ankara.

Mais l'opération a pris une tournure spectaculaire mardi avec le déploiement de forces pro-régime syrien dans l'enclave kurde, dont l'arrivée imminente avait été annoncée dès lundi par les médias officiels syriens.

Des forces prorégime "ont tenté de se diriger vers Afrine avec quelques pick-up, mais après des tirs d'artillerie ils ont été contraints à reculer. Ce dossier est clos pour le moment", a déclaré mardi soir le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Réitérant qu'il n'existe actuellement aucun "contact direct" entre Ankara et Damas, M. Kalin a toutefois expliqué que des contacts indirects se font avec l'aide de la Russie et de l'Iran, alliés du régime, et qu'"en cas de circonstances exceptionnelles" les services de renseignement turcs pourraient entrer en contact "direct ou indirect" avec les services syriens.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.