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Syrie: Erdogan exige à nouveau le retrait des troupes américaines de Minbej


Mardi 6 février 2018 à 11h58

Ankara, 6 fév 2018 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi Washington à retirer ses soldats de la ville syrienne de Minbej, répétant sa détermination à en chasser une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara.

Les dirigeants américains "nous ont dit + Nous sortirons de Minbej, nous ne resterons pas à Minbej +", a déclaré M. Erdogan, lors d'un discours télévisé à Ankara. "Alors pourquoi vous restez ? Allez, partez !"

Le 27 janvier, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu avait déjà exigé que les Etats-Unis "se retirent immédiatement de Minbej". Cette ville est située à une centaine de kilomètres à l'est de la région d'Afrine (nord-ouest), où Ankara a lancé le 20 janvier l'opération militaire "Rameau d'olivier".

Cette offensive vise à déloger les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée par Ankara comme une organisation terroriste mais soutenue et armée par les Etats-Unis pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI).

Outre Minbej, situé à l'ouest de l'Euphrate, les YPG contrôlent, à l'est du fleuve, une longue bande de territoire le long de la frontière turque jusqu'à l'Irak. Dans tout ce secteur, ils sont assistés par des militaires américains.

"Nous allons venir pour remettre Minbej à ses vrais propriétaires (arabes)", a poursuivi M. Erdogan, accusant les Etats-Unis d'y avoir eux-même placé les YPG.

Ankara a régulièrement exprimé sa volonté d'étendre son opération militaire à l'Est, appelant les Américains à se retirer pour éviter une confrontation directe entre les deux pays, alliés au sein de l'Otan.

"Les Etats-Unis disent + Nous avons éliminé Daesh (l'acronyme arabe de l'EI, ndlr) +. Et alors, si vous avez éliminé Daesh, pourquoi vous êtes encore là ?", s'est agacé le chef de l'Etat turc.

Selon lui, les Etats-Unis ont envoyé 5.000 camions et 2.000 avions d'armes dans la région. "Où envoyez-vous ça ? Qu'est ce que cela a à faire dans le nord de la Syrie? (...) S'il vous plait, donnez-nous la réponse à cette question. Et si vous dites que vous les envoyez pour la lutte contre Daesh, nous ne pourrons pas vous croire", a ajouté M. Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.