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Syrie: les Kurdes appellent Washington à faire stopper les combats à Afrine


Mardi 23 janvier 2018 à 21h16

Washington, 23 jan 2018 (AFP) — Les Etats-Unis ont la responsabilité "morale" de faire pression sur Ankara pour stopper l'offensive militaire turque contre l'enclave kurde d'Afrine, a affirmé mardi à Washington la représentante de cette région du nord de la Syrie.

La Turquie a lancé samedi une offensive aérienne et terrestre dans la région d'Afrine, bastion des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme terroriste par Ankara mais soutenue par Washington.

"Pour nous, les Etats-Unis ont une obligation morale de protéger la démocratie et le système démocratique dans cette région", a dit à la presse Sinam Mohamed, représentante de la fédération kurde syrienne (Rojava).

La Turquie fait partie de l'Otan et les Etats-Unis doivent faire pression sur leur allié pour stopper cette offensive qui a déjà fait de nombreuses victimes civiles, a-t-elle souligné.

Mais les relations entre Ankara et Washington n'ont cessé de se dégrader au cours des derniers mois.

Le président américain Donald Trump devrait exprimer mercredi son inquiétude sur cette offensive lors d'un appel à son homologue Recep Tayyip Erdogan, selon des responsables américains.

Washington a déjà appelé Ankara à "la retenue", tout en reconnaissant "le droit légitime de la Turquie" à se "protéger".

Ankara accuse la milice YPG d'être la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Pour les responsables locaux de cette région frontalière de la Turquie à majorité kurde, la fédération est une expérience démocratique qui pourrait servir d'exemple au reste de la Syrie quand le pays sortira de la guerre civile qui fait rage depuis 2011.

Les YPG "n'ont pas tiré une seule balle" en direction de la Turquie à Afrine, a assuré Mme Mohamed, selon qui le PKK est un problème interne à la Turquie.

La Turquie a lancé son opération après l'annonce par la coalition internationale antijihadistes emmenée par les Etats-Unis de la création d'une force frontalière de 30.000 hommes dans le nord syrien, avec notamment des combattants des YPG.

Les YPG sont en effet l'épine dorsale d'une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie.

Mais à Afrine, les Kurdes ne bénéficient pas du soutien américain et se trouvent pris en tenaille par les forces turques et leurs alliés arabes syriens.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.