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Irak: un leader chiite appelle ses combattants à quitter Kirkouk "sous 72 heures"


Mardi 7 novembre 2017 à 14h23

Najaf (Irak), 7 nov 2017 (AFP) — L'influent leader chiite irakien Moqtada Sadr a ordonné mardi à ses combattants de quitter la province de Kirkouk, récemment reprise par les troupes irakiennes aux Kurdes, sur fond d'âpres négociations entre Bagdad et Erbil au sujet du contrôle des zones disputées.

En représailles au référendum d'indépendance tenu fin septembre par le Kurdistan irakien, le gouvernement fédéral avait envoyé mi-octobre ses troupes, appuyées par les unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi, reprendre le contrôle de la quasi-totalité des zones dans lesquelles les combattants kurdes s'étaient déployés contre l'avis de Bagdad.

Des unités du Hachd, comme Saraya al-Salam ("Brigades de la paix" en arabe) menée par Moqtada Sadr, s'étaient alors installées dans ces zones, notamment dans la riche province pétrolière de Kirkouk.

Mardi, le dignitaire chiite, ancien chef de milice ayant combattu les troupes américaines après l'invasion de 2003, a ordonné à ses combattants de "ne plus être présents dans la province de Kirkouk et d'y fermer tous leurs quartiers généraux immédiatement", leur donnant au maximum "72 heures" pour exécuter cet ordre.

"Il faut que le contrôle de cette province et de toutes les provinces revienne progressivement aux mains des forces de sécurité uniquement", selon le communiqué de M. Sadr.

Le Kurdistan irakien, dont la plupart des combattants se sont retirés sans combat face à l'avancée des troupes irakiennes, dénonce régulièrement le Hachd, dominé par des milices chiites, et sa présence dans les zones disputées.

Il y a une dizaine de jours, le Parlement à Bagdad avait appelé à "interdire l'ouverture de tout QG ou la présence de toute force ne faisant pas partie des troupes fédérales à Kirkouk et dans les zones disputées, où la sécurité doit être uniquement assurée par les forces gouvernementales".

Bagdad a repris la quasi-totalité des zones disputées mais des négociations entre commandants militaires irakiens et kurdes ont récemment échoué sur la question d'un poste-frontière proche de la Syrie et de la Turquie dans le nord du pays. Bagdad et Erbil se renvoient la responsabilité de l'échec.

La mission de l'ONU en Irak a de nouveau souligné mardi "le besoin urgent d'un dialogue politique et de négociations entre Bagdad et Erbil", affirmant être "prête à (y) jouer un rôle de facilitateur".

Bagdad appelle, jusqu'ici en vain, Erbil à reconnaître "l'unité" de l'Irak et à annuler son référendum, largement remporté par le "oui".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.