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Syrie: l'étau se resserre autour d'un hôpital tenu par l'EI à Raqa


Dimanche 1 octobre 2017 à 20h08

Raqa (Syrie), 1 oct 2017 (AFP) — Une force kurdo-arabe soutenue par Washington en Syrie resserrait dimanche l'étau autour de combattants du groupe Etat islamique (EI) retranchés dans un hôpital de Raqa, l'une des dernières poches jihadistes de la ville.

Avec l'appui des frappes aériennes de la coalition internationale, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont reconquis 90% de l'ancienne "capitale" de l'EI en Syrie mais les jihadistes tiennent toujours un dernier réduit dans le centre de Raqa.

Au 4e étage d'un immeuble endommagé par les combats, des combattants des FDS scrutent attentivement l'hôpital national de Raqa, situé à une centaine de mètres de leurs positions.

"C'est bientôt la fin à Raqa. Il ne reste plus que (...) le stade et les quelques immeubles qui l'entourent, et l'hôpital national", a affirmé à l'AFP Amjad Siryani, un commandant local d'une force rattachée aux FDS.

Selon lui, ses hommes se trouvent désormais à 120 m de l'hôpital où des tireurs embusqués de l'EI montent la garde.

"Un de nos camarades a été touché à la jambe par un sniper. Nous avons été capables d'identifier d'où venait le tir et avons éliminé" le jihadiste, précise le commandant de 28 ans.

Toute la journée, FDS et jihadistes ont échangé des tirs de roquettes et d'obus, tandis que les frappes aériennes de la coalition emmenée par les Etats-Unis retentissaient à travers la ville.

- Boucliers humains -

Les FDS ont pris position autour de l'hôpital dans des immeubles résidentiels de plusieurs étages, transformés par les combats en carcasses de béton. La coordination entre eux se fait grâce aux talkies-walkies, qui crachotent des ordres, des messages de soutien ou des demandes d'aide en arabe, en kurde ou même en syriaque.

Leur objectif est d'isoler l'hôpital en coupant toutes les voies qui le relient au stade, au nord-ouest.

"Si nous n'avons pas encore lancé l'assaut sur l'hôpital c'est parce qu'il y a des civils", a indiqué le commandant Siryani, assurant avoir vu les jihadistes utiliser des enfants comme boucliers humains près de l'hôpital.

Le combattant Mohammad Selmo, souvent chargé de surveiller les mouvements autour de l'hôpital durant la nuit, assure avoir entendu des enfants pleurer à l'intérieur.

"Nous observons et attendons de recevoir l'ordre d'assaut. Si nous voyons quiconque sortir de l'hôpital, il est mort", précise le jeune combattant.

"Une fois que nous aurons pris l'hôpital, ce sera fini. Il est important parce que beaucoup de combattants de l'EI s'y trouvent mais les Américains ne peuvent pas le bombarder", à cause de la présence des civils, dit-il.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.