Page Précédente

Damas prêt à discuter d'autonomie avec les Kurdes syriens (Mouallem)


Mardi 26 septembre 2017 à 11h28

Damas, 26 sept 2017 (AFP) — Damas est prêt à discuter d'"autonomie" avec les Kurdes du pays, a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, tout en rejetant catégoriquement un référendum d'indépendance semblable à celui organisé par les Kurdes en Irak.

C'est la première fois qu'un responsable du régime syrien se dit ouvert à l'idée d'autonomie des Kurdes (15% de la population) qui depuis le début de la guerre en Syrie ont établi une administration semi-autonome dans les territoires qu'ils contrôlent.

Les Kurdes syriens "veulent une forme d'autonomie dans le cadre de la République arabe syrienne. Cette question est négociable et peut faire l'objet d'un dialogue", a indiqué M. Mouallem, dans une interview lundi soir avec Russia Today, reprise par l'agence officielle Sana.

"Dès qu'on aura vaincu Daech, nous pouvons nous asseoir avec nos frères syriens et nous mettre d'accord sur une formule pour l'avenir", a-t-il ajouté, en référence au groupe jihadiste Etat islamique (EI) cible d'une offensive de l'armée syrienne avec le soutien de l'allié russe.

Evoquant le référendum organisé lundi au Kurdistan irakien, il a indiqué qu'il "s'agit d'un référendum séparatiste et ceci est totalement inacceptable à nos yeux. Nous sommes avec l'unité de l'Irak", a encore ajouté M. Mouallem.

Lundi, le chef de la diplomatie syrienne avait déjà dénoncé le référendum en Irak comme "inacceptable", estimant que cela aboutirait à "la fragmentation" de ce pays voisin de la Syrie.

En Syrie, les Kurdes ont souffert de décennies de marginalisation de la part du régime. Ils ont profité du chaos généré par le conflit déclenchée 2011 et ont installé une administration autonome dans des régions à majorité kurde du nord et nord-est.

Vendredi, ils ont tenu leurs premières élections locales, un scrutin venant renforcer leur semi-autonomie.

Il s'agit de la première étape d'un scrutin en trois phases et qualifié de "blague" par le pouvoir central, mais qui pour les Kurdes sert à renforcer le système fédéral qu'ils ont adopté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.