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Kurdistan irakien: appel lancé à Bruxelles pour soutenir le référendum


Mardi 5 septembre 2017 à 18h51

Bruxelles, 5 sept 2017 (AFP) — Une soixantaine d'organisations de la diaspora kurde d'Europe et d'ex-Union soviétique ont appelé mardi à Bruxelles la communauté internationale à reconnaître le résultat du référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien prévu le 25 septembre.

"Le droit à l'autodétermination des peuples prévu par l'article 1 alinéa 2 de la Charte des Nations Unies est un des droits fondamentaux du droit international", peut-on lire dans l'appel signé par 58 associations et organisations, en grande majorité établies en Allemagne.

"La Kurdistan du sud (dans le nord irakien, ndlr) serait viable, en cas de fondation d'un Etat, grâce à ses ressources naturelles", poursuit le texte.

L'appel s'adresse au "gouvernement central de Bagdad, aux Etats voisins du Kurdistan, aux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, à l'Union européenne et aux Nations Unies", est-il précisé.

Ces organisations jugent qu'une "frontière artificielle" sépare le peuple kurde (réparti dans quatre pays: Irak, Iran, Turquie, Syrie) depuis un siècle, et qu'elle n'a généré que "souffrances, expulsions et persécutions motivées par des raisons religieuses".

Elles reprochent au gouvernement de Bagdad de ne pas avoir transféré "depuis des années" la part du budget national censée revenir à la région autonome kurde du nord du pays. Et de ne "pas remplir ses obligations prévues par la Constitution", notamment sur l'organisation d'un référendum sur le statut de Kirkouk.

La semaine dernière, le conseil provincial de Kirkouk, une région ethniquement mixte (kurdes, arabes, turkmènes) que se disputent les Kurdes irakiens et le gouvernement fédéral à Bagdad, a voté en faveur d'une participation au référendum du 25 septembre.

Ce vote a été qualifié d'"événement historique" par le gouverneur de Kirkouk, Najm Eddine Karim, mais jugé "illégal et anticonstitutionnel" par le porte-parole du Premier ministre irakien Haider al-Abadi.

L'Iran a également mis en garde la province de Kirkouk contre une telle participation, qui serait aux yeux de Téhéran "provocante et inacceptable".

De manière générale, le référendum voulu par les Kurdes d'Irak est très mal vu dans les pays voisins.

Le mois dernier, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a estimé qu'il pourrait "mener à une guerre civile".

De son côté Washington a demandé un report de la consultation, dont le leader kurde Massoud Barzani avait annoncé la date début juin.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.