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Ankara: visite du chef d'état-major iranien à propos de la Syrie, de l'Irak


Mardi 15 août 2017 à 12h54

Ankara, 15 août 2017 (AFP) — Le chef d'état-major iranien Mohammad Bagheri a entamé mardi à Ankara des discussions au plus haut niveau sur la crise syrienne et l'Irak, notamment le référendum kurde sur l'indépendance, selon les médias turcs.

Le général Bagheri a rencontré son homologue turc Hulusi Akar, d'après l'agence prougouvernementale Anadolu.

Au cours de sa visite de trois jours, il doit également rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan et le ministre de la Défense Nurretin Canikli, ajoute le quotidien Hürriyet.

Les rencontres à ce niveau sont "sans précédent", selon l'agence officielle iranienne IRNA.

"Cette visite est nécessaire pour de meilleures consultations et une meilleure coopération sur divers enjeux militaires et régionaux qui concernent la sécurité des deux pays, la sécurité à la frontière et la lutte contre le terrorisme", a déclaré mardi M. Bagheri à la télévision iranienne d'Etat IRIB.

Cette visite constitue un "tournant" dans les relations bilatérales, estime pour sa part le quotidien turc anglophone Daily Sabah, citant une source diplomatique turque qui souligne la volonté des deux pays de coopérer sur les dossiers syrien et irakien.

Les relations entre la Turquie sunnite et l'Iran chiite sont parfois tendues, M. Erdogan ayant évoqué par le passé le danger du "nationalisme persan", notamment en Irak.

Les deux pays soutiennent des parties adverses en Syrie, puisque l'Iran, comme la Russie, est allié au président Bachar al-Assad, tandis que la Turquie soutient l'opposition.

Mais les trois pays ont été amenés à coopérer à plusieurs reprises sur ce dossier, notamment lors des négociations à sur la Syrie à Astana.

Ankara et Téhéran devraient également discuter du référendum d'indépendance prévu le 25 septembre au Kurdistan irakien auxquels tous deux s'opposent fermement.

La Turquie entretient de bonnes relations avec le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani mais elle est farouchement opposée à toute constitution d'un Etat kurde sur une partie de son territoire ou dans les pays frontaliers.

Elle se montre ainsi très inquiète de la présence de milices kurdes dans le nord de la Syrie, soutenues par Washington bien qu'Ankara les considère comme des groupes "terroristes".

La Turquie a par ailleurs annoncé la semaine dernière la construction d'un "mur de sécurité" à sa frontière avec l'Iran sur le modèle du mur en construction avec sa frontière syrienne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.