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Violences à Washington : Erdogan condamne les mandats d'arrêt contre ses gardes


Jeudi 15 juin 2017 à 22h05

Ankara, 15 juin 2017 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné avec virulence jeudi les mandats d'arrêt émis par Washington contre 12 de ses gardes, accusés d'être impliqués dans de violents heurts avec des manifestants pro-kurdes en marge d'une visite qu'il a effectuée en mai aux Etats-Unis.

"Nous nous battrons politiquement et juridiquement" contre ces mesures, a déclaré à Ankara M. Erdogan dans un discours retransmis à la télévision.

Alors que des groupes "terroristes" faisaient "une manifestation à 50 mètres de moi, la police américaine n'a rien fait", a-t-il accusé.

Des affrontements entre des gardes du corps turcs et des manifestants kurdes s'étaient produits le 16 mai à Washington, après un entretien entre M. Erdogan et son homologue américain Donald Trump. La rixe avait fait 12 blessés, dont un policier, et beaucoup choqué aux Etats-Unis.

Les autorités américaines ont annoncé jeudi avoir émis 12 mandats d'arrêt à l'encontre d'agents de sécurité du président Erdogan, identifiés, selon le chef de la police de Washington, à l'aide de vidéos.

Les autorités américaines ont par ailleurs procédé à l'arrestation mercredi de deux Turcs vivant aux Etats-Unis, portant à quatre le nombre des arrestations dans cette affaire.

"Ils ont incarcéré deux de nos citoyens. C'est possible ça ? Et ils ont émis des mandats d'arrêt à l'encontre de 12 de mes gardes. Quel type de législation est-ce ? Quel type de droit ?", s'est agacé Recep Tayyip Erdogan.

"Si ce n'est pour me protéger, pourquoi est-ce que j'emmènerais mes gardes avec moi aux Etats-Unis ? C'est Hans et Georges qui vont me protéger ?", a-t-il poursuivi, recourant à deux prénoms qu'il utilise régulièrement pour fustiger l'Occident.

La Turquie est en conflit ouvert avec les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) classé "organisation terroriste" par Ankara, mais aussi Washington et Bruxelles. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Cet épisode est le dernier en date d'une longue liste de sujets de discorde entre la Turquie et les Etats-Unis. Les relations entre ces deux pays, alliés au sein de l'Otan, se sont fortement détériorées ces derniers mois, notamment en raison du soutien américain aux milices kurdes de Syrie que la Turquie considère comme "terroristes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.