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L'attentat à Diyarbakir revendiqué par les séparatistes kurdes


Mercredi 12 avril 2017 à 15h05

Ankara, 12 avr 2017 (AFP) — Les rebelles séparatistes kurdes de Turquie ont revendiqué mercredi un attentat commis la veille qui a fait trois morts à Diyarbakir (sud-est), à quelques jours d'un référendum sur l'extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

La branche armée du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirmé avoir agi en représailles aux "pressions" exercées selon elle contre les Kurdes par le gouvernement turc qualifié de "fasciste", dans un communiqué publié par l'agence de presse Firat, proche de la mouvance séparatiste kurde.

Le sud-est de la Turquie est le théâtre d'affrontements quasi-quotidiens entre les forces de sécurité et les membres du PKK, une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliées occidentaux, depuis la rupture à l'été 2015 d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Plus tôt mercredi, le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu avait affirmé que l'explosion, qu'il avait initialement qualifiée d'accidentelle, était en fait un "attentat terroriste".

M. Soylu a expliqué que la déflagration avait été provoquée par des explosifs placés en sous-sol, dans un tunnel.

Les autorités ont annoncé l'interpellation de 177 personnes dans le cadre de l'enquête sur cette explosion.

Dans un communiqué publié mercredi, le gouvernorat de Diyarbakir fait état de trois tués -deux civils et un policier-, et de quatre blessés encore hospitalisés. Plus tôt, M. Soylu avait évoqué deux morts et 12 blessés légers.

Selon le gouvernorat, environ une tonne d'explosifs logés dans "un tunnel long de trente mètres (...) creusé depuis un immeuble voisin" ont été utilisés dans cette attaque.

Un photographe de l'AFP a vu un bâtiment réduit à un amas de poutres, de ciment et de câbles métalliques, signe de la puissance de la déflagration.

Diyarbakir et sa région ont été visées ces derniers mois par plusieurs attentats des séparatistes kurdes, notamment le PKK et les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Le pays est en état d'alerte, à quelques jours du référendum, dimanche, sur une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.