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Erdogan appelle les Kurdes Irakiens à ôter leur drapeau à Kirkouk


Mardi 4 avril 2017 à 16h44

Istanbul, 4 avr 2017 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi les dirigeants kurdes irakiens à ôter le drapeau kurde hissé sur des bâtiments gouvernementaux à Kirkouk, faute de quoi ils mettraient en péril les relations avec Ankara.

"Que les propriétaires de ce drapeau sachent qu'ils font du séparatisme (...) Je m'adresse au gouvernement régional du Kurdistan irakien : revenez sans attendre sur cette erreur", a déclaré M. Erdogan dans un discours télévisé.

"Abaissez ces drapeaux, poursuivez votre chemin avec le seul drapeau national irakien. Sinon, excusez-moi, mais vous serez contraints de faire marche arrière", a-t-il ajouté.

Affirmant que la Turquie "n'accepte absolument pas les affirmations fallacieuses selon lesquelles Kirkouk est kurde", il a lancé une ferme mise en garde aux dirigeants kurdes irakiens : "En ce moment, nos relations se portent bien, ne brouillez pas ces relations".

Le conseil provincial de Kirkouk a approuvé mardi dernier à la majorité le placement du drapeau kurde sur les bâtiments gouvernementaux dans la ville, grâce aux 25 voix des conseillers kurdes, les 16 conseillers arabes et turkmènes n'ayant pas participé au scrutin.

Le gouvernement turc a condamné dès le lendemain cette décision "unilatérale".

La province de Kirkouk, riche en pétrole, fait l'objet d'une dispute ancienne entre le gouvernement fédéral de Bagdad et les autorités (KRG) de la région autonome du Kurdistan, dont elle est voisine.

Le gouvernement turc et le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani entretiennent de bonnes relations, mais Ankara s'oppose au passage de Kirkouk sous pavillon kurde, au motif que de nombreux Turkmènes, ethniquement proches des Turcs, vivent dans cette province.

Les peshmergas contrôlent la ville de Kirkouk depuis que les forces de Bagdad se sont précipitamment retirées en 2014 devant l'avancée du groupe Etat islamique (EI).

Le Kurdistan s'est constitué en région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, et son dirigeant Massoud Barzani milite pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.