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Turquie/Syrie: le chargé d'affaires russe à Ankara convoqué


Jeudi 23 mars 2017 à 17h29

Ankara, 23 mars 2017 (AFP) — Les autorités turques ont exprimé à deux reprises en deux jours leur "malaise" auprès du chargé d'affaires de Moscou à Ankara, après deux incidents impliquant des milices kurdes dans une zone en Syrie où se trouvent des militaires russes.

Ankara a convoqué mercredi le diplomate après la mort d'un soldat turc, tué par des tirs provenant d'une zone contrôlée par les milices kurdes où sont également présents des militaires russes, a indiqué jeudi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hüseyin Müftüoglu.

Puis le ministère turc des Affaires étrangères a transmis jeudi un nouveau message au même diplomate après la diffusion de photos présentées comme montrant des militaires russes en Syrie avec des insignes kurdes, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

La démarche d'Ankara traduit son inquiétude croissante face au rapprochement apparent de Moscou avec les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale milice kurde de Syrie, que la Turquie considère comme une "organisation terroriste".

Les YPG avaient affirmé lundi qu'elles allaient recevoir un entraînement militaire de la Russie, à Afrine, un des trois cantons kurdes en Syrie. La Russie n'a pas confirmé cette annonce officiellement, mais a affirmé dans un communiqué être présente dans cette zone.

"Nous avons convoqué le chargé d'affaires russe (mercredi) et nous lui avons fait part de notre profond malaise", a déclaré jeudi M. Müftüoglu, lors d'une conférence de presse.

Selon Ankara, un soldat turc a été tué mercredi dans la région turque de Hatay par des tirs provenant d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, une zone contrôlée par les milices kurdes.

Or, selon l'accord de cessez-le-feu en Syrie parrainé en décembre par Ankara et Moscou, la Russie est chargée de surveiller le respect du cessez-le-feu dans cette zone, a affirmé M. Müftüoglu.

Il a ajouté avoir demandé que tout soit fait pour éviter que de tels incidents se reproduisent, faute de quoi il y aurait "une réponse adéquate."

Quelques heures après ces déclarations, Anadolu a annoncé qu'un nouveau message avait été transmis au chargé d'affaires après la publication sur les réseaux sociaux de photos qui montreraient des militaires russes arborant les couleurs des YPG en Syrie.

"+La partie russe connaît bien notre position à l'égard des (YPG). Par conséquent, ces images nous ont incommodés+, tel a été le message transmis", a rapporté Anadolu, citant des sources diplomatiques.

Les milices kurdes, alliées des Etats-Unis dans leur lutte contre l'EI, sont considérées par Ankara comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.