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Recul des combats à Damas après un assaut des rebelles


Lundi 20 mars 2017 à 19h07

Damas, 20 mars 2017 (AFP) — Les armes se sont tues lundi soir à Damas après que l'armée a réussi à repousser un assaut de rebelles et de jihadistes contre ce bastion du régime relativement épargné par les ravages de la guerre.

Les magasins ont rouvert dans l'est de la capitale syrienne et la circulation a repris timidement, selon des correspondants de l'AFP sur place.

De violents combats avaient éclaté dimanche à la suite d'une offensive surprise menée par des rebelles et des jihadistes du Front Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.

Ces derniers avaient, pour la première fois depuis deux ans, pénétré en profondeur jusqu'à une zone proche du centre de Damas, avec l'objectif de soulager leurs camarades rebelles bombardés par le régime dans trois quartiers de la périphérie nord de la capitale.

Mais les forces du président Bachar al-Assad ont rapidement lancé une contre-offensive qui leur a permis de faire reculer les insurgés, notamment grâce à leur supériorité militaire dans les airs.

"Nous avons réussi à reprendre la quasi-totalité des positions où les rebelles avaient avancé" dimanche, a indiqué une source militaire à l'AFP. "Nous voulons éloigner ces groupes liés à Al-Qaïda" de la capitale.

Grâce à deux voitures piégées et plusieurs kamikazes, les rebelles et les jihadistes avaient pendant quelques heures pénétré dans le quartier des Abbassides, dans l'est de Damas et limitrophe du centre de la capitale.

- Réouverture des magasins -

L'assaut est parti du quartier adjacent de Jobar (est) dont une partie est contrôlée par les forces prorégime et une autre par les rebelles et des jihadistes, soumis aux bombardements de l'aviation syrienne depuis deux ans.

Les jihadistes et leurs alliés ont pu brièvement faire la jonction entre Jobar et le quartier rebelle de Qaboun, plus au nord.

Mais "le régime et ses alliés ont mené une contre-offensive et repris 70% des positions capturées par les rebelles", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les affrontements ont ensuite cessé en début de soirée, ont constaté les correspondants de l'AFP.

Durant toute la journée, l'aviation syrienne avait mené d'intenses frappes sur la partie rebelle de Jobar.

"C'est une ligne de front importante" à cause de sa proximité avec le centre-ville de Damas, a expliqué M. Abdel Rahmane.

Les combats dimanche ont fait 26 morts dans les rangs prorégime et 21 dans l'autre camp, selon l'OSDH qui n'avait pas de bilan pour les violences de lundi.

Le secteur des Abbassides a lui aussi retrouvé une animation quasi-normale, avec la réouverture des routes et des habitants attendant le bus. En début de soirée, les magasins dans le quartier et ceux des quartiers adjacents ont rouvert.

Damas a été frappée ces dix derniers jours par des attentats suicide, dont l'un a fait 74 morts dans la vieille ville et a été revendiqué par le Front Fateh al-Cham.

- Entraînement russe des Kurdes? -

Les violences à Damas sont survenues avant un nouveau round de négociations intersyriennes prévu à partir de jeudi à Genève, sous l'égide de l'ONU, en présence de représentants du régime et de l'opposition.

Pour Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime aux pourparlers, "les dernières attaques terroristes à Damas (...) et ailleurs en Syrie visent à faire pression sur le gouvernement syrien avant Genève".

Tous les efforts diplomatiques, encadrés ou non par l'ONU, pour une solution au conflit en Syrie ont jusqu'à présent échoué.

La guerre a fait plus de 320.000 morts en six ans et des millions de déplacés et réfugiés, engendrant une grave crise humanitaire.

Un cessez-le-feu avait été négocié en décembre avec l'aide de la Russie, alliée du régime, et la Turquie, qui soutient des groupes rebelles, mais les combats n'ont pas pour autant cessé dans le pays.

Sur un autre front de la guerre complexe, les forces kurdes syriennes ont annoncé qu'elles allaient recevoir "bientôt" un entraînement militaire de la Russie en vertu d'un accord conclu entre les deux parties.

"C'est le premier accord du genre" entre les deux parties, a précisé Redur Xelil, porte-parole des Unités de protection du peuple kurde (YPG). La Russie n'a pas confirmé cette annonce.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.