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Turquie: une personnalité kurde, libérée de prison, appelle à une "nouvelle ère de paix"


Dimanche 5 février 2017 à 19h58

Mardin (Turquie), 5 fév 2017 (AFP) — Ahmet Türk, figure respectée de la cause kurde en Turquie, libéré après plus de deux mois de prison, a souhaité dimanche que le gouvernement turc et les Kurdes tentent de mettre fin à leur conflit vieux de plusieurs décennies.

Ancien maire de la ville de Mardin (sud-est) et membre du principal parti prokurde de Turquie (HDP), M. Türk avait été interpellé en novembre et démis de ses fonctions dans le cadre d'une enquête sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation classée "terroriste" par Ankara.

Libéré vendredi de la prison d'Elazig (est) pour des raisons de santé, M. Türk est retourné à Mardin, où il jouit d'une grande popularité.

"La libération d'une seule personne ne résoudra pas le problème. Nos dirigeants, nos maires, presque toute notre direction, sont détenus", a plaidé M. Türk devant des journalistes, appelant à "une normalisation pacifique de la Turquie".

"Il n'y a pas d'autre solution que le dialogue. J'espère que dans le proche avenir (...) la volonté de faire taire les armes sera à l'ordre du jour", a encore déclaré M. Türk.

L'arrestation de ce doyen de la cause kurde, âgé de 74 ans et porteur d'un pacemaker, avait suscité des protestations même de la part de ses adversaires politiques qui le considéraient comme une voix modérée en faveur de la paix.

Dans le cadre de l'état d'urgence décrété après le putsch manqué en juillet, les autorités turques ont multiplié les suspensions et arrestations d'élus locaux accusés de liens avec les séparatistes du PKK.

Tous les maires suspendus et interpellés ont été élus sous les couleurs du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde), une formation liée au HDP, dont les dirigeants ont été écroués en novembre.

Les violences entre le PKK et Ankara ont repris à l'été 2015 après l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.