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Omar Güney, accusé de l'assassinat de trois militantes kurdes à Paris, "meurt présumé innocent" (avocats)


Dimanche 18 decembre 2016 à 14h20

Paris, 18 déc 2016 (AFP) — Le Turc Omer Güney, qui devait être jugé fin janvier pour l'assassinat de trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013, "meurt présumé innocent", ont rappelé dimanche ses avocats, affirmant qu'il a toujours "proclamé son innocence".

Cet homme de 34 ans est mort samedi matin à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière. "Souffrant d'une tumeur cérébrale, son état s'était considérablement dégradé ces derniers mois. Il a contracté une infection pulmonaire qui a entraîné son décès", affirment ses avocats Anne-Sophie Laguens et Xavier Nogueras dans un communiqué à l'AFP.

"Omer Güney était très désireux de comparaître devant la cour d'assises", soulignent-ils, disant partager "le regret que cette audience n'ait pu se tenir". "Disparu avant d'être jugé, il meurt présumé innocent", pointent-ils.

Son décès a pour effet d'éteindre l'action publique à son encontre, mettant fin de fait à la tenue de son procès pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" prévu devant la cour d'assises spéciale de Paris du 23 janvier au 10 février.

Il était accusé d'avoir tué le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, classé "organisation terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne), Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement de Paris.

Au terme de l'instruction, les enquêteurs avaient pointé "l'implication" de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, sans pouvoir toutefois établir qui étaient les commanditaires de ces crimes et Omer Güney devait être le seul à comparaître.

Les avocats des parties civiles, Sylvie Boitel, Antoine Comte, Virginie Dusen, Jan Fermon et Jean-Louis Malterre ont eux fait part de leur "colère" et de leur "consternation" à l'annonce du décès.

Selon eux, la mort d'Omer Güney est un "soulagement pour le pouvoir politique français, enfin débarrassé d'un dossier politiquement bien encombrant" et un "soulagement pour le pouvoir turc et ses dirigeants, débarrassé d'une audience publique qui aurait dévoilé publiquement les liens entre l'assassin, les services secrets turcs et le pouvoir turc".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.