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Trafic de migrants entre Calais et Reims: jusqu'à trois ans de prison pour les passeurs


Mercredi 26 octobre 2016 à 18h27

Reims, 26 oct 2016 (AFP) — Trois passeurs kurdes ont été condamnés, mercredi par la Cour d'appel de Reims, à un et trois ans de prison pour avoir convoyé pendant cinq mois des migrants entre Calais et la Grande-Bretagne, via des aires d'autoroute près de Reims.

Le passeur le plus impliqué a écopé de trois ans de prison et d'une interdiction définitive du territoire national. Les deux autres ont été condamnés à un an de prison et une interdiction du territoire national pendant dix ans.

"Je ne suis pas réellement un trafiquant et mon souhait était juste de passer en Grande-Bretagne", s'est défendu l'un des trois prévenus lors de l'audience.

Âgés de 22 à 24 ans, les passeurs, des Kurdes d'Irak, faisaient partie d'un réseau piloté depuis la Grande-Bretagne et qui oeuvrait dans la "Jungle" de Calais, le plus grand bidonville de France, dont le démantèlement commencé le 24 octobre est bientôt terminé.

Les migrants étaient conduits dans des camionnettes jusque sur des aires d'autoroute de l'A26, près de Reims (Marne), puis étaient ensuite transférés dans d'autres camions qui repartaient en direction de la Grande-Bretagne, a révélé l'enquête menée entre janvier et septembre.

Le trafic a concerné entre 1.500 et 2.000 personnes pendant cinq mois, à raison de 1.000 dollars (916 euros) par personne, d'après les premières déclarations des passeurs.

Mais lors de l'audience, tous trois sont revenus sur leurs versions initiales, expliquant qu'ils étaient en réalité "utilisés" par d'autres membres haut placés du réseau et qu'ils n'avaient "pas le choix".

"Leurs dénégations ne sont absolument pas sérieuses", a estimé Bruno Fayard, l'avocat général.

Le démantèlement de réseaux de passeurs intervient le plus souvent dans les Hauts-de-France. Depuis le début de l'année, plus de 500 trafiquants y ont été interpellés, et 29 filières démantelées, selon la préfecture du Nord. Mais le trafic s'est développé en amont, sur les aires de repos de l'A26.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.