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Syrie: des drapeaux américains hissés dans le nord à Tall Abyad


Vendredi 16 septembre 2016 à 18h25

Ankara, 16 sept 2016 (AFP) — Des drapeaux américains, visibles depuis la frontière turque, ont été hissés vendredi à Tall Abyad (dans le nord de la Syrie), zone contrôlée par une coalition arabo-kurde, selon un photographe travaillant pour l'AFP.

"Le YPG (Unités de protection du peuple kurde), extension de l'organisation terroriste du PKK (milice kurde en Turquie), a hissé hier (jeudi, ndlr) des drapeaux américains sur trois points de la localité de Tall Abyad qu'il contrôle", a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Visibles depuis la ville turque d'Akçakale, située à la frontière dans la province de Sanliurfa (sud-est), ces drapeaux flottaient encore vendredi sur les toits des bâtiments de cette localité syrienne, selon le photographe travaillant pour l'AFP.

La localité de Tall Abyad, située dans la province de Raqa, a été conquise le 15 juin 2015 par la milice du YPG, qui s'est ensuite alliée avec des groupes arabes pour donner naissance en octobre 2015 aux Forces démocratiques syriennes (FDS).

Alors que les autorités turques classent le YPG comme une "organisation terroriste", les pays membres de la coalition menée par Washington pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI), le considèrent comme un partenaire stratégique dans la lutte contre les jihadistes.

Selon l'agence Anadolu, des combattants kurdes avaient déjà hissé il y a deux semaines le drapeau américain dans la ville de Minbej (nord de la Syrie), libérée des jihadistes de l'EI.

Interrogé mercredi, le porte-parole du Pentagone Peter Cook a regretté la présence de drapeaux américains en Syrie, et invité "les alliés des Etats-Unis à ne pas hisser de drapeaux de leur propre chef"" selon des propos rapportés sur le site internet du département américain de la Défense.

Avec la prise de Tall Abyad mi-juin, les Kurdes syriens avaient coupé un accès vital entre la Turquie et les territoires contrôlés par les jihadistes de l'EI, notamment Raqa, leur capitale de facto.

Outre le YPG, Ankara considère également le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, branche turque de la rébellion) comme une "organisation terroriste".

L'armée turque et la rébellion ont repris les combats l'an dernier depuis la rupture d'un fragile cessez-le-feu. Plus de 40.000 personnes sont mortes depuis le début de ce conflit en 1984 en Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.