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Turquie: le chef emprisonné du PKK Öcalan, "en bonne santé", se dit prêt à discuter avec Ankara (famille)


Lundi 12 septembre 2016 à 14h25

Diyarbakir (Turquie), 12 sept 2016 (AFP) — Le chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, incarcéré sur l'île-prison d'Imrali, est "en bonne santé" et se dit prêt à soumettre "des propositions" à Ankara pour que cessent les combats, selon des propos rapportés lundi par son frère.

"Nous avons des propositions. Si l'Etat turc est prêt à les entendre, nous pourrons mener à bien les discussions et les concrétiser en six mois" pour que le "sang cesse de couler", a fait valoir Abdullah Öcalan, selon des propos rapportés au cours d'une conférence de presse par son frère Mehmet, qui a pu lui rendre visite dimanche.

La résurgence des combats entre les rebelles kurdes et l'exécutif turc, depuis la fin d'un fragile cessez-le-feu il y a un an, ont fait des centaines de morts en particulier dans le sud-est de la Turquie, région à majorité kurde.

"Si cet Etat turc avait été sincère, le problème aurait été résolu, et tant de gens ne seraient pas morts", a estimé celui que la rébellion kurde surnomme "Apo".

"Cette solution ne peut être unilatérale", a fait valoir Abdullah Öcalan, ajoutant que c'est "surtout à l'Etat que revient cette responsabilité". "Si l'Etat fait un pas, le problème sera résolu", a-t-il affirmé.

Les autorités turques ont autorisé Mehmet Öcalan à rendre visite à son frère dimanche, une décision motivée par la célébration lundi de la Fête du sacrifice (Aïd al-Adha). Celui a assuré qu'Abdullah Öcalan "est en bonne santé" alors que nombre des soutiens du leader de la guérilla kurde s'en inquiétaient depuis plusieurs semaines.

Après ces déclarations, une cinquantaine de militants de la cause kurde, dont des députés, ont mis fin à une grève de la faim entamée la semaine dernière à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour protester contre le manque d'informations concernant le leader kurde.

Ces déclarations surviennent quelques heures après l'explosion d'un véhicule piégé à Van (est de la Turquie), qui a fait plusieurs dizaines de blessés et dont la responsabilité a été imputée aux rebelles du PKK.

Détenu depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali au large d'Istanbul, Abdullah Öcalan n'a pas été autorisé à recevoir la visite de ses avocats depuis que le cessez-le-feu entre le PKK et les forces de sécurité turques a pris fin il y a un an. Sa famille, quant à elle, ne l'avait pas vu depuis le 6 octobre 2014, selon plusieurs médias turcs.

Le conflit entre rébellion kurde et forces armées turques a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.