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Turquie : le chef emprisonné du PKK Öcalan autorisé à revoir sa famille, une première en deux ans


Samedi 10 septembre 2016 à 17h30

Istanbul, 10 sept 2016 (AFP) — La Turquie a autorisé la famille d'Abdullah Öcalan, le chef de la rébellion kurde incarcéré, à lui rendre visite à l'occasion de l'Aïd, une première pour ses proches qui ne l'ont pas vu depuis deux ans, a rapporté samedi l'agence progouvernementale de presse Anadolu.

"En raison de la Fête du sacrifice, Abdullah Öcalan, leader de l'organisation terroriste du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, ndlr) et emprisonné à Imrali, va être autorisé à recevoir la visite de sa famille", écrit Anadolu, qui précise que l'autorisation concerne son frère Mehmet.

La grande fête musulmane de l'Aïd el-Adha commence au début de la semaine prochaine.

Selon plusieurs médias turcs, la famille du chef du PKK n'avait pas été autorisée à le voir depuis le 6 octobre 2014.

Détenu depuis 1999 sur l'île-prison d'Imrali, située au large d'Istanbul, Abdullah Öcalan n'a en outre pas été autorisé à recevoir les visites de ses avocats depuis que le cessez-le-feu entre le PKK et les forces de sécurité turques a pris fin il y a un an.

Les dernières personnes à lui avoir rendu une visite officielle sont des membres d'une délégation du Comité européen pour la prévention de la torture, en avril 2016.

La décision des autorités turques survient six jours après qu'une cinquantaine de militants de la cause kurde, dont des députés, ont entamé une grève de la faim à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, pour protester contre le manque d'informations concernant le leader kurde.

Interrogé sur la poursuite de la grève de la faim, le député-maire de la ville de Van, Nadir Yildirim (HDP, parti prokurde), a annoncé que "tant qu'un membre de la famille, un avocat ou un responsable politique membre du comité de soutien n'aura pas vu Öcalan à Imrali (...) et ne nous aura pas rassurés sur son état de santé et donné l'assurance que les conditions de sécurité existent, nous (la) poursuivrons".

Les soutiens d'Abdullah Öcalan, sans nouvelles de celui que la rébellion kurde surnomme "Apo", s'inquiètent de son état de santé. Ces inquiétudes ont été amplifiées après la tentative de putsch du 15 juillet : des rumeurs ont fait état de la volonté de putschistes d'aller tuer le leader du PKK.

Les craintes relatives à l'état de santé d'Abdullah Öcalan ont été balayées la semaine dernière par le ministre de la Justice Bekir Bozdag, qui a accusé le PKK de diffuser des "informations mensongères" pour servir ses intérêts.

Arrêté au Kenya en 1999, le fondateur historique du PKK Abdullah Öcalan a été condamné en Turquie à la peine de mort, commuée en réclusion à perpétuité.

Alors qu'Abdullah Öcalan a mené des négociations secrètes avec les autorités d'Ankara pour parvenir à un cessez-le-feu appliqué dès 2013, celui-ci a volé en éclats il y a un an et les combats ont repris dans le sud-est de la Turquie, région en majorité kurde.

Le conflit entre rébellion kurde et forces armées turques a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.