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Syrie: 2e jour de raids du régime contre les Kurdes à Hassaké


Vendredi 19 août 2016 à 15h49

Hassake (Syrie), 19 août 2016 (AFP) — Les avions du régime syrien ont frappé vendredi, pour la deuxième journée consécutive, des secteurs tenus par les forces kurdes à Hassaké, une ville du nord-est du pays en guerre, a constaté un journaliste local travaillant pour l'AFP.

Huit raids ont visé des cibles dans le sud-ouest de la ville, dont les deux-tiers sont contrôlés par les Kurdes et le reste par le régime du président Bachar al-Assad.

De violents combats opposent depuis mercredi les forces prorégime à la police kurde (Assayech) après des accusations mutuelles d'arrestations, faisant 25 morts -16 civils et 9 combattants dont cinq miliciens kurdes-, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

C'était la première fois depuis le début du conflit en mars 2011 en Syrie, que l'armée de l'air frappait jeudi des positions kurdes.

Après deux semaines de tensions à Hassaké, les Kurdes avaient réclamé la dissolution des Forces de défense nationale (milices prorégime) dans la ville peuplée d'une population mixte arabe et kurde.

Les FDN soutiennent les opérations de l'armée à travers le pays contre les rebelles et les jihadistes.

Jeudi, une source gouvernementale locale a affirmé à l'AFP que les bombardements étaient "un message aux Kurdes pour qu'ils cessent de faire ce genre de revendications qui touchent à la souveraineté nationale".

Les Kurdes de Syrie (15% de la population) ont auto-proclamé en mars une "région fédérale" et rêvent de relier les régions sous leur contrôle dans le nord du pays. Ils sont devenus, notamment aux yeux de Washington, la force la plus efficace contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Avant la guerre, Hassaké comptait 300.000 habitants, moitié Arabes moitié Kurdes. Depuis, la ville a accueilli 114.000 déplacés, en majorité une population arabe venue de la province voisine de Deir Ezzor, ce qui fait qu'il y habitent aujourd'hui 55% d'Arabes et 45% de kurdes, selon le géographe expert de la Syrie Fabrice Balanche.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.