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Ankara propose à Washington une opération conjointe en Syrie, sans les Kurdes


Lundi 30 mai 2016 à 07h02

Antalya (Turquie), 30 mai 2016 (AFP) — La Turquie propose aux Etats-Unis de mener ensemble une opération spéciale contre les jihadistes en Syrie, mais sans une milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara et que soutient Washington, a indiqué le chef de la diplomatie turque.

"Ce dont nous parlons avec les Américains, c'est de la fermeture de la poche de Manjib dès que possible (...) et de l'ouverture d'un second front", a déclaré Mevlüt Cavusoglu, qui faisait référence à une zone tenue par le groupe Etat islamique (EI) dans la province d'Alep (nord de la Syrie).

"Si nous joignons nos forces, ils (les Américains) ont leurs propres forces spéciales et nous avons nos forces spéciales", a dit samedi M. Cavusoglu a un petit groupe de journalistes, dont l'AFP, à Antalya (sud de la Turquie).

"Nous disons +d'accord, il faut ouvrir un second front, mais pas avec le PYD+", a-t-il poursuivi, en référence à l'aile politique des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde que les Etats-Unis appuient dans le nord de la Syrie, au déplaisir d'Ankara qui y voit un groupe "terroriste".

La semaine dernière, des militaires des forces spéciales américaines ont été photographiés par l'AFP dans le nord de la Syrie arborant sur leurs uniformes l'insigne des YPG, suscitant l'ire des autorités turques.

Selon M. Cavusoglu, des rebelles syriens arabes soutenus par les forces spéciales turques et américaines, mais aussi d'autres pays alliés comme l'Allemagne et la France, pourraient "facilement" progresser vers la ville de Raqa (nord), que l'EI a proclamé "capitale" de son "califat".

Autre point soulevé par M. Cavusoglu, la livraison promise par les Etats-Unis d'ici fin mai de batteries antimissiles à la Turquie, dont une ville frontalière de la Syrie, Kilis, a été ensanglantée par plusieurs tirs de roquettes de l'EI.

La livraison ne devrait finalement intervenir qu'au mois d'août, a-t-il indiqué, déplorant le fait que "les Etats-Unis ne tiennent malheureusement pas leur promesse".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.