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Syrie: Washington nie toute crise avec Ankara à propos des milices kurdes


Vendredi 27 mai 2016 à 20h54

Washington, 27 mai 2016 (AFP) — Washington a nié vendredi toute crise avec son allié turc ulcéré par des photos de l'AFP de forces spéciales américaines en Syrie arborant sur leurs uniformes l'insigne des milices kurdes syriennes qu'Ankara considère comme des "terroristes".

Interrogé pour savoir s'il y avait une "crise" diplomatique entre les Etats-Unis et la Turquie, le porte-parole du département d'Etat Mark Toner a répondu "non".

"Nous comprenons les inquiétudes de la Turquie et, disons-le clairement, nous continuons d'en discuter ainsi que d'autres préoccupations que peut avoir" Ankara, a ajouté le diplomate américain.

Face à la colère d'Ankara, les forces spéciales américaines ont été priées vendredi d'ôter les écussons des Unités de protection du peuple kurde (YPG).

Les Etats-Unis estiment que les YPG forment l'un des groupes armés les plus efficaces pour combattre les jihadistes de l'Etat islamique dans le nord de la Syrie.

L'armée américaine a dépêché plus de 200 soldats des forces spéciales dans le nord de la Syrie, où ils conseillent officiellement les Forces démocratiques syriennes (SDF), dont la plupart sont des combattants des YPG.

Un photographe de l'AFP a vu une vingtaine de ces soldats américains aux côtés des combattants arabes et kurdes qui mènent une offensive dans la province syrienne de Raqa (nord) contre l'EI et il les a entendus communiquer entre eux en anglais.

Mais ce soutien diplomatique et militaire des Américains à ces milices kurdes de Syrie a tendu ces derniers mois les relations entre Ankara et Washington, alliés au sein de l'Otan.

Et l'affaire des insignes kurdes sur des uniformes américains n'a fait qu'envenimer une ambiance déjà glaciale sur le dossier syrien.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a dénoncé l'"hypocrisie" des Etats-Unis et jugé "inadmissible" que des membres de leurs forces spéciales portent les insignes des YPG.

La Turquie considère les YPG comme étroitement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière sur son sol, et les accuse d'avoir commis des attentats à Ankara.

M. Toner, du département d'Etat, a réaffirmé le distinguo que fait Washington entre le PKK, "organisation terroriste étrangère", et "au contraire les YPG, comme d'autres forces dans le nord de la Syrie, qui combattent effectivement l'EI".

"Nous allons continuer à les soutenir", a insisté le porte-parole américain.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.