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Turquie: Erdogan condamne l'attentat à Diyarbakir, qui a fait 7 morts


Jeudi 31 mars 2016 à 20h25

Washington, 31 mars 2016 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné jeudi l'attentat à la voiture piégée à Diyarbakir, plus grande ville du sud-est de la Turquie, qui a fait sept morts, appelant notamment les Européens à soutenir la campagne de son gouvernement contre les séparatistes kurdes.

"Nous avons malheureusement sept membres des forces de sécurité qui ont perdu la vie et nous avons quatorze blessés", a déclaré M. Erdogan, lors d'un discours devant l'institution Brookings, en marge du sommet sur le nucléaire à Washington.

Le précédent bilan des autorités turques faisait état de six morts et 23 blessés, dont au moins huit policiers.

"Nous ne pouvons plus tolérer ça. Les pays européens et les autres pays, j'espère peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats", a-t-il ajouté.

Une violente explosion s'est produite près d'une gare routière située à plusieurs kilomètres du centre-ville au passage d'un car de police, selon une source de sécurité locale.

Cette attaque survient à la veille d'une rare visite du Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui a prévu de rencontrer les habitants de Diyarbakir et d'évaluer sur place les dégâts occasionnés par les combats.

D'après les autorités locales, c'est un véhicule bourré d'explosifs télécommandé à distance qui a explosé.

Les forces de sécurité turques mènent depuis plusieurs mois des opérations d'envergure contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs quartiers de cette ville et dans le sud-est anatolien en général, où le PKK a lancé un "soulèvement" dans les zones urbaines.

La Turquie vit en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédite d'attaques depuis l'été dernier, attribuées aux jihadistes ou liées à la reprise du conflit kurde.

Un attentat suicide attribué par les autorités turques au groupe Etat islamique (EI) a tué le 19 mars à Istanbul quatre touristes étrangers et blessé une trentaine de personnes. Six jours avant, une voiture piégée à Ankara a tué 35 personnes, un attentat revendiqué par un groupe radical kurde proche du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

M. Erdogan a estimé jeudi devant la Brookings que le monde entier devait s'unir pour combattre le terrorisme, affirmant que les Kurdes étaient aussi dangereux que les combattants de l'EI.

La coalition internationale contre l'EI menée par les Etats-Unis en Syrie assiste les Unités de protection du peuple (YPG) --bras armé du Parti de l'union démocratique (PYD)-- dans la lutte contre le groupe jihadiste.

"YPG est un groupe terroriste. Un autre groupe combat Daech (acronyme arabe de l'EI, NDLR) donc ce sont de +bons terroristes+", a lancé le président turc. "C'est inacceptable pour nous. Ce sont des organisations qui sont des auxiliaires du PKK".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.