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Turquie: le couvre-feu en partie levé à Diyarbakir, décrété dans deux autres villes


Dimanche 13 mars 2016 à 11h33

Diyarbakir (Turquie), 13 mars 2016 (AFP) — Les autorités turques ont partiellement levé dimanche le couvre-feu imposé dans la partie historique de Diyarbakir mais annoncé des mesures similaires à Yüksekova et Nusaybin, dans le sud-est du pays, prélude à de nouvelles opérations d'envergure de l'armée contre les rebelles kurdes.

Depuis 8h00 locales (6h00 GMT), les habitants du district de Sur ont été autorisés à entrer dans une série de rues, victimes d'importants dégâts, qui leur étaient interdites depuis le début du mois de décembre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Plusieurs autres quartiers de ce district, ceint de murailles de l'ère romaine inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, restent toutefois soumis jusqu'à nouvel ordre au couvre-feu afin d'y "capturer des terroristes" et de les "nettoyer des explosifs et des pièges", selon le bureau du gouverneur local.

Le 2 décembre, l'armée et les forces spéciales de la police ont lancé dans cet entrelacs de ruelles une offensive de grande ampleur destinée à reprendre le contrôle de zones où de jeunes militants armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) avaient érigé des barricades, creusé des tranchées et défié l'Etat en y déclarant l'autonomie.

L'état-major a annoncé cette semaine la fin de son opération sur un bilan de 279 morts dans les rangs de "l'organisation terroriste séparatiste (PKK)".

L'armée n'a pas précisé le nombre de soldats ou policiers tués pendant cette bataille, qui se compte par dizaines selon les médias locaux.

Ces affrontements ont également causé la mort de dizaines de civils, selon le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) et les ONG locales, ainsi que l'exode de dizaines de milliers d'habitants du district.

Les autorités locales ont par ailleurs annoncé l'instauration à partir de dimanche soir de couvre-feu à Yüksekova et Nusaybin afin d'y "rétablir l'ordre et la sécurité" en raison de "l'augmentation des activités terroristes".

Le gouvernement turc, qui a promis "d'éradiquer" le PKK, a annoncé cette semaine le lancement imminent d'opérations de "nettoyage" dans ces deux villes, ainsi qu'à Sirnak.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne 2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.