Page Précédente

Attentat: La Turquie va adopter de nouvelles mesures de sécurité, exhorte Washington à la "solidarité"


Samedi 20 février 2016 à 18h35

Ankara, 20 fév 2016 (AFP) — La Turquie va adopter de nouvelles mesures de sécurité après l'attentat à la voiture piégée qui a tué 28 personnes jeudi dans le centre d'Ankara, a annoncé samedi le Premier ministre, appelant l'allié américain à la "solidarité".

"Nous allons vers des modifications d'envergure en matière de sécurité", a déclaré Ahmet Davutoglu au terme d'une réunion de cinq heures à Ankara avec les responsables de la sécurité nationale, évoquant une "plan d'action" anti-terroriste.

M. Davutolgu a notamment indiqué que le nombre de forces de l'ordre serait augmenté et rendues "plus visibles", et appelé tous les Turcs à les aider.

"Les organisations terroristes cherchent à provoquer un traumatisme et le chaos au sein de la population. Nous devons tous prêter assistance aux forces de sécurité. Aucun concept sécuritaire ne peut réussir sans le soutien du peuple", a estimé le chef du gouvernement islamo-conservateur.

Ahmet Davutoglu a en outre rejeté la revendication par un mouvement radical kurde armé de l'attentat meurtrier, assurant qu'il avait été commis en collaboration avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les combattants kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), que l'artillerie bombarde depuis une semaine.

"Il a été très clairement déterminé que cet attentat terroriste est l'oeuvre du PKK-YPG", a-t-il dit.

Dans ce contexte, M. Davutoglu a de nouveau critiqué le soutien des Etats-Unis aux combattants kurdes de Syrie et l'a appelé à "être solidaire de la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme".

- La Turquie réclame la "solidarité" de Washington -

"La seule chose que nous attendons de la part des Etats-Unis, d'un allié, c'est d'être solidaire de la Turquie car il y a une menace contre la sécurité de notre pays", a-t-il insisté.

Il a cependant émis l'espoir que les deux alliés de l'Otan pouvaient à terme trouver un terrain d'entente.

Le soutien américain aux YPG, en première ligne dans le combat contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, suscite de vives tensions entre Turquie et Etats-Unis. Ankara considère le Parti de l'union démocratique (PYD), dont les YPG sont le bras armé, comme un groupe "terroriste", car lié au PKK qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière sur son sol.

Le président américain Barack Obama s'est entretenu par téléphone vendredi avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, appelant Ankara et les YPG à "faire preuve de retenue" dans le nord de la Syrie.

Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe proche du PKK selon Ankara, a revendiqué vendredi l'attentat d'Ankara et mis en garde contre les risques de nouvelles attaques en Turquie.

Vingt-deux suspects ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur l'attentat qui s'est produit dans le coeur de la capitale turque, et a visé des véhicules militaires, a ajouté M. Davutoglu.

Il a répété que le kamikaze était un Syrien de 23 ans, Salih Necar, présenté comme proche des YPG. "Nous avons déterminé sans le moindre doute son identité par un doigt et une partie de sa main", a-t-il ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.