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L'Irak prêt à payer les salaires des fonctionnaires kurdes contre du pétrole


Lundi 15 février 2016 à 23h17

Bagdad, 15 fév 2016 (AFP) — Le gouvernement fédéral irakien paiera les salaires des fonctionnaires de la région autonome du Kurdistan qui traverse une grave crise à condition qu'elle arrête d'exporter indépendamment du pétrole, a déclaré lundi le Premier ministre irakien Haider al-Abadi.

Le Kurdistan irakien, frappé de plein fouet par la chute des prix du brut, a annoncé début février que ses fonctionnaires, à l'exception du personnel de la sécurité, ne recevraient qu'une partie de leur salaire. De nombreux salariés du secteur public ne sont pas payés depuis plusieurs mois.

"Rendez-nous le pétrole et je verserai à tous les fonctionnaires du Kurdistan leur salaire", a déclaré M. Abadi dans une interview à la chaîne publique Al-Irakiya.

Le Kurdistan exporte du pétrole via la Turquie malgré l'objection du gouvernement central.

La réduction des salaires et les impayés ont engendré de nombreuses manifestations, notamment dans la ville de Souleimaniyeh, principale ville du sud du Kurdistan.

Alors que le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, resté au pouvoir malgré l'expiration de son mandat, a appelé à la tenue d'un référendum d'autodétermination, M. Abadi a plaidé pour que la région reste une entité irakienne.

L'Irak, engagé dans une guerre coûteuse contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui occupent une bonne partie du pays depuis 2014, dépend presque entièrement des revenus de son or noir.

"Ceux qui se battent sur le front ne sont pas payés à cause de ceux qui restent assis chez eux. Est-ce juste? ", a poursuivi M. Abadi, en référence notamment à certains "combattants fantômes" au sein des milices chiites paramilitaires impliquées dans la lutte contre l'EI.

"Je dois soutenir les vrais combattants des Hached al-Chaabi (unités de Mobilisation populaire)", a ajouté le Premier ministre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.