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Le Premier ministre irakien appelle le Kurdistan à ne pas faire sécession


Jeudi 11 février 2016 à 15h01

Berlin, 11 fév 2016 (AFP) — Le Premier ministre irakien, Haider al Abadi, a estimé jeudi que le Kurdistan devait continuer "à faire partie" du pays, alors que le principal dirigeant de la région a appelé à la tenue d'un référendum d'indépendance.

"Le Kurdistan fait partie de l'Irak et j'espère qu'il va le rester", a déclaré M. Abadi devant la presse à Berlin après une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Le 3 février, Massoud Barzani, principal dirigeant du Kurdistan irakien, région autonome depuis 1991, avait appelé à la tenue d'un référendum sur un Etat kurde dans le nord de l'Irak, faisant monter la tension avec Bagdad en pleine guerre contre les jihadistes.

"Dans les discussions avec les autorités kurdes, je constate qu'ils ne souhaitent pas de partition", a toutefois tempéré le dirigeant irakien, sans préciser à qui il faisait référence au sein des autorités locales.

Il a appelé "à ce que le référendum ne se tienne pas". Une partition dans la région "n'est dans l'intérêt de personne", a-t-il encore insisté.

"Le Kurdistan ne se développera pas sans l'Irak et l'Irak doit rester uni dans toutes ses composantes", a-t-il encore martelé, alors que la région autonome, où des mesures d'austérité mécontentent la population, est frappée de plein fouet par la chute des prix du pétrole.

Sur ce point, M. al-Abadi a indiqué que "les revenus irakiens tirés du pétrole sont tombés à seulement 15% de ce qu'ils étaient il y a deux ans", notamment du fait de la chute des cours, ce qui représente une baisse importante" et "explique que nous ayons de grandes difficultés".

"Le recul de l'économie, c'est le plus grand danger du recul des prix du pétrole", a-t-il mis en garde, insistant sur le fait que cela impactait également "l'économie mondiale".

Depuis juin 2014, les cours du brut ont chuté de 70%.

"C'est pourquoi, un travail commun pour soutenir l'Irak est requis pour que le pays puisse garantir certains services à sa population", a estimé M. al-Abadi.

"Il y a des défis économiques en raison de la chute des prix du pétrole" qui posent de nombreux problèmes "à la situation budgétaire irakienne", a déclaré de son côté Mme Merkel.

La chancelière a annoncé que Berlin avait octroyé à Bagdad un prêt de 500 millions d'euros "pour contribuer à la reconstruction d'infrastructures afin que les Irakiens aient aussi l'espoir de pouvoir y mener leur vie et éviter qu'ils ne quittent le pays" en venant grossir le flux des réfugiés vers l'Europe.

L'Allemagne a accueilli en 2015 environ 1,1 million de demandeurs d'asile, soit cinq fois plus que l'année précédente et plus que n'importe quel autre pays européen, dont des milliers d'Irakiens.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.