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L'assassin présumé de trois militantes kurdes en 2013 à Paris renvoyé devant les assises


Jeudi 13 août 2015 à 17h21

Paris, 13 août 2015 (AFP) — Le Turc Omer Güney a été renvoyé jeudi devant les assises où il sera jugé pour l'assassinat à Paris en janvier 2013 de trois militantes kurdes, dont une des fondatrices du PKK, Sakine Cansiz, a appris l'AFP de source judiciaire.

Les enquêteurs ont conclu à "l'implication" de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, selon une source proche du dossier.

Mais les investigations n'ont pas permis d'établir si ces agents ont agi "avec l'aval de leur hiérarchie" ou "à l'insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix", entamé à l'époque entre Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a ajouté la source.

Aussi, seul Omer Güney, 33 ans, est renvoyé devant la cour d'assises spéciales de Paris pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".

Le 9 janvier 2013, en plein jour, trois activistes kurdes, dont Sakine Cansiz, l'une des fondatrices du PKK, avaient été froidement abattues de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement de Paris.

Durant l'instruction, Omer Güney a nié les faits malgré de nombreux éléments à charge: des caméras de vidéosurveillance l'ont filmé entrant dans l'immeuble du CIK peu avant les crimes, l'ADN d'une des victimes a été retrouvée sur sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudres.

L'accusé, ancien agent d'entretien à l'aéroport de Roissy, s'était rapproché fin 2011 d'associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches comme un turc ultranationaliste, il avait infiltré cette mouvance "dans un but de surveillance et d'espionnage" avec pour mission "d'éliminer des cadres du PKK", d'après la source proche du dossier.

Les services secrets turcs ont officiellement démenti en janvier 2014 tout rôle dans les assassinats.

Outre l'implication du MIT, plusieurs pistes ont été évoquées au début de l'enquête: un différend personnel, un règlement de compte interne au sein du PKK ou un crime commis par les "Loups gris", groupe d'extrême droite turc. Mais elles ont été abandonnées.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.