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Kurdes assassinées à Paris: la juge va demander des déclassifications


Lundi 8 septembre 2014 à 11h35

Paris, 8 sept 2014 (AFP) — La juge enquêtant sur l'assassinat à Paris de trois militantes kurdes en 2013 va demander la déclassification du dossier personnel constitué par les services de renseignements français sur le tueur présumé, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.

Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez avaient été froidement abattues de plusieurs balles dans la tête, en plein jour le 9 janvier 2013, dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement, un crime qui avait bouleversé la communauté kurde.

Omer Güney, un Turc qui s'était rapproché fin 2011 du milieu associatif kurde, avait rapidement été arrêté, puis mis en examen pour assassinats et écroué. Il nie être l'auteur de ce triple homicide.

Les investigations approfondies ont permis de reconstituer précisément les faits. Mais les familles des victimes, qui sont convaincues d'une implication des services secrets turcs (MIT) -ou d'une de ses branches- dans ce triple homicide, veulent également que l'enquête explore les responsabilités autres que celles du tueur présumé.

Elles ont plusieurs fois demandé à la juge d'instruction Jeanne Duyé, du pôle antiterroriste de Paris, de sonder les services de renseignements sur les informations qu'ils pourraient avoir collectées sur le tueur présumé.

Leur requête a été entendue puisque la magistrate a décidé ces derniers jours d'adresser aux ministres compétents une demande de déclassification du dossier personnel d'Omer Güney, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.

Elle compte également demander les dossiers des trois victimes, ainsi que celui du CIK.

Sakine Cansiz était une figure du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considérée comme proche de son chef historique Abdullah Öcalan. Fidan Dogan était une militante très connue au sein de la classe politique européenne.

Ankara a repris à l'automne 2012 des discussions directes avec M. Öcalan pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.