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Cinq membres des Gardiens de la Révolution tués à Damas dans un raid attribué à Israël


Samedi 20 janvier 2024 à 17h34

Damas, 20 jan 2024 (AFP) — Cinq membres des Gardiens de la Révolution iraniens ont été tués samedi dans une frappe israélienne à Damas, a affirmé l'armée idéologique de l'Iran, Téhéran menaçant Israël de représailles.

Parmi les victimes figurent deux hauts responsables des Gardiens de la Révolution, selon une source militaire et des médias iraniens.

La frappe a fait en tout dix morts, détruisant un bâtiment de quatre étages dans le quartier de Mazzé (ouest), où se tenait une "réunion de chefs pro-Iran", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie en guerre.

Ces dernières semaines, Israël, ennemi juré de l'Iran, a été accusé d'avoir tué lors d'opérations ciblées un haut responsable iranien en Syrie et le numéro deux du Hamas au Liban, faisant craindre une extension de sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien à Gaza.

Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution ont indiqué que l'attaque de samedi avait été menée avec des "avions de combat". Au total, cinq de leurs "conseillers militaires" et "des membres des forces syriennes" ont été tués, ont-il déclaré samedi soir dans un nouveau bilan.

D'après l'agence iranienne de presse Mehr, figurent parmi les victimes le "responsable des renseignements des Gardiens en Syrie et son adjoint".

- Menaces iraniennes de représailles -

Le "général Sadegh Omidzadeh, responsable en Syrie du renseignement pour la Force Qods", la branche des opérations extérieures de l'Iran, a péri dans l'opération, selon des médias iraniens, une information pas confirmée officiellement.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'elle ne "commentait pas les informations des médias étrangers".

L'immeuble détruit est situé à Mazzé, un quartier qui abrite des dirigeants des Gardiens de la Révolution, ainsi que des factions palestiniennes pro-iraniennes, selon l'OSDH.

L'agence officielle syrienne Sana a seulement confirmé une attaque contre un bâtiment à Mazzé, accusant Israël.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a "fermement" condamné l'attaque, et son pays a menacé Israël de représailles "au moment et à l'endroit appropriés", selon un communiqué de la diplomatie iranienne.

Les Gardiens de la Révolution avaient mené le 15 janvier une attaque au Kurdistan irakien contre "un quartier général" d'où opéraient selon eux les services de renseignement d'Israël. Ils avaient expliqué riposter à de récentes opérations d'élimination de commandants iraniens ou alliés par Israël.

Le site de l'attaque a été bouclé par les forces de sécurité, selon un correspondant de l'AFP sur place.

"J'ai entendu une explosion et j'ai vu un gros nuage de fumée", a témoigné un habitant du quartier.

Depuis le début de la guerre en Syrie voisine en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes aériennes, visant essentiellement les forces pro-Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien, ainsi que l'armée syrienne.

L'armée israélienne a intensifié ces opérations depuis le début de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien du Hamas, allié du Hezbollah et de l'Iran.

Israël, qui revendique rarement ses opérations en Syrie, affirme qu'il ne permettra pas à l'Iran d'étendre sa présence en Syrie.

- Série de frappes meurtrières -

Le 25 décembre, les Gardiens de la Révolution ont accusé Israël d'avoir tué l'un de leurs commandants en Syrie, Razi Moussavi, visé par un tir de missile contre sa maison au sud de Damas.

Les Gardiens ont présenté Razi Moussavi comme "le responsable logistique" en Syrie "de l'axe de la résistance", une alliance hostile à Israël et aux Etats-Unis qui regroupe autour de l'Iran, notamment le Hezbollah, le Hamas et les rebelles yéménites Houthis.

Le 2 janvier, le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, et six autres cadres du Hamas ont été tués dans des frappes de drones, attribuées à Israël, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

En représailles, Israël a juré "d'anéantir" le mouvement palestinien. Ses opérations militaires dans la bande de Gaza ont tué près de 25.000 personnes, en grande majorité femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.