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Dans le sud de Gaza, la "phase intensive" des combats touche à sa fin selon Israël


Mardi 16 janvier 2024 à 04h24

Bande de Gaza (Territoires palestiniens), 16 jan 2 — La phase "intensive" des combats dans le sud de Gaza "se terminera bientôt" estime désormais Israël à l'heure où l'administration du Hamas chiffre à 24.000 morts, 1% de la population locale, le bilan de cette guerre qui se propage toujours dans la région.

Au début de la guerre, qui a franchi dimanche le cap de son 100e jour, "nous avons clairement dit que l'étape intensive des opérations durerait approximativement trois mois", a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

"Dans le nord de Gaza, cette phase touche à sa fin. Dans le sud, nous allons y parvenir et cela se terminera bientôt", a ajouté M. Gallant, à propos de l'épicentre des combats ces dernières semaines où, selon lui, se cache la "tête du serpent", la direction locale du Hamas.

"Nos ennemis comme nos amis suivent la guerre à Gaza et nous regardent. Le futur de l'Etat d'Israël, ici sur notre terre, dépend du résultat de cette guerre", a ajouté le ministre dont le gouvernement avait plus tôt approuvé un budget amendé pour 2024, ajoutant 15 milliards de dollars (13,7 mds EUR) de dépenses pour faire face au coût du conflit.

Le Hamas a de son côté fait état lundi de la mort de deux otages israéliens, diffusant pour ce faire une vidéo où l'on voit une jeune femme - également otage et visiblement sous pression - annoncer les décès. Aucune indication sur la date de tournage n'est donnée dans la vidéo.

"Ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza", a affirmé dans un communiqué la branche armée du Hamas. L'armée israélienne a rejeté ces "mensonges" et dénoncé l'"utilisation brutale d'otages d'innocents".

- "Risque de famine" ? -

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui lancé un nouvel appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat", nécessaire selon lui pour assurer l'aide humanitaire mais également "faciliter la libération des otages".

"Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza", a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant que "rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Quelque 250 personnes ont alors été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tuées, selon de récentes estimations des autorités israéliennes. Une centaine ont été libérées lors d'une trêve fin novembre.

Dans ce contexte de violences, une femme a été tuée et au moins 13 personnes blessées lundi dans un attentat à la voiture bélier à Raanana, au Tel-Aviv, a indiqué la police qui dit avoir arrêté deux suspects palestiniens. Deux jeunes Français figurent parmi les blessés, selon Paris.

Dans la bande de Gaza, 24.100 personnes ont tuées par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza.

Or ce nombre correspondant à 1% de la population de ce micro-territoire estimée à environ 2,4 millions d'habitants qui manquent désormais de tout et dont la grande majorité ont été déplacés par les raids aériens et les combats.

Dans un communiqué commun, l'Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont d'ailleurs mis en garde lundi contre un "risque de famine" et d'"épidémies de maladies mortelles" et ce, en plein froid d'hiver.

"Les enfants sont sans cesse malades. Ils n'arrêtent pas de tousser et d'être enrhumés, leurs vêtements ne sont pas suffisamment épais pour les réchauffer", décrit à l'AFP Raidah Aouad, dont le mari, Nabil, a allumé un feu avec du bois de chauffage et du plastique devant leur abri de fortune à Rafah, à la pointe sud de Gaza.

- Irak, Liban, Yémen -

La guerre exacerbe aussi les tensions régionales entre d'un côté Israël et ses alliés, et de l'autre l'Iran et son "axe de résistance" formé de mouvement armés comme le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites Houthis.

A la frontière israélo-libanaise, où les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont quotidiens. Et l'armée israélienne a annoncé dans la nuit de nouveaux raids aériens contre des "positions" du Hezbollah dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras.

Au large du Yémen, un cargo américain a été touché lundi dans le golfe d'Aden par un missile des Houthis. Tôt mardi, l'agence de sécurité maritime britannique UKMTO a fait état d'un nouvel "incident" en mer Rouge sans plus de détails.

En fin de semaine dernière, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient bombardé des positions au Yémen des Houthis pour tenter de les dissuader de poursuivre leurs attaques en mer Rouge visant à freiner le trafic dans cet axe stratégique en "solidarité" avec les Palestiniens de Gaza.

Et les Gardiens de la Révolution iraniens ont annoncé tôt mardi avoir lancé plusieurs salves de missiles balistiques en Syrie et surtout près d'Erbil, dans le Kurdistan irakien, affirmant y avoir détruit un centre "d'espionnage" attribué à Israël par l'agence de presse officielle IRNA. Tôt mardi, Israël n'avait pas commenté ces allégations.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.