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Iran: un chanteur connu, critique du voile, condamné à la prison (avocate)


Mardi 9 janvier 2024 à 12h41

Téhéran, 9 jan 2024 (AFP) — Le chanteur de pop iranien Mehdi Yarrahi, arrêté puis libéré pour la diffusion d'une chanson contre l'obligation du port du voile, a été condamné à la prison, a annoncé mardi son avocate.

La justice iranienne avait arrêté fin août l'artiste de 42 ans à la suite de la diffusion d'une chanson contestant l'obligation du voile. Il a été libéré sous caution après près de deux mois de détention dans la prison d'Evine de Téhéran.

"Mon client, Mehdi Yarrahi, a été condamné à un total de deux ans et huit mois de prison et 74 coups de fouet" par un tribunal de première instance, a déclaré son avocate, Zahra Minouei, sur X.

L'autorité judiciaire a annoncé en septembre que l'artiste avait été accusé de "trouble à l'ordre public" et de "réaliser et diffuser des films portant atteinte à la pudeur publique".

Me Minouei a précisé que l'artiste doit purger un an de prison, la peine la plus longue, selon le principe du cumul des verdicts de la loi iranienne.

Le chanteur avait sorti le morceau Rousarito ("ton foulard", en persan), à l'approche de l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini, jeune kurde iranienne décédée en septembre 2022, après son arrestation par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes.

M. Yarrahi avait diffusé la chanson et son clip de trois minutes en faveur du "voile facultatif", en le dédiant aux "courageuses femmes iraniennes" qui ont participé au mouvement de contestation.

Il avait reçu le prix du meilleur chanteur de pop du festival de Fajr, le plus important événement musical du pays organisé par le gouvernement.

Son morceau Soroode Zan ("Hymne de la femme", en persan), sorti début octobre, était devenu un hymne pour les manifestants, notamment dans les universités.

Il a critiqué les autorités à plusieurs reprises dans ses concerts, notamment pour la discrimination à l'encontre des habitants de sa province natale du Khouzestan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.