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Projet d'action violente: sept militants d'ultragauche condamnés à des peines allant jusqu'à deux ans et demi de prison ferme


Vendredi 22 decembre 2023 à 13h32

Paris, 22 déc 2023 (AFP) — Des peines allant de deux ans de prison avec sursis à cinq ans de prison, dont trente mois avec sursis probatoire, ont été prononcées vendredi par le tribunal correctionnel de Paris à l'encontre de sept sympathisants d'ultragauche jugés pour association de malfaiteurs terroriste.

La peine la plus lourde a été infligée à Florian D., qui avait combattu en 2017 auprès des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava (nord-est de la Syrie) contre le groupe jihadiste Etat islamique. Il pourra toutefois bénéficier d'un aménagement de peine pour la partie de prison ferme qu'il lui reste à effectuer.

Cette peine est toutefois inférieure à ce qu'avait requis le parquet national antiterroriste (Pnat) à son encontre, soit une peine de six ans de prison avec mandat de dépôt.

La justice a estimé qu'il voulait fomenter des actions violentes contre des forces de l'ordre, même si aucun projet abouti n'a été déterminé.

Un de ses avocats, Me Raphaël Kempf, a déclaré après l'énoncé de la décision constater "avec soulagement qu'il ne retournait pas en prison". Mais il a estimé que les motivations étaient "extrêmement problématiques", s'inquiétant de l'"extension à la sphère politique et militante de la notion de terrorisme que signe ce jugement".

"Les juges disent clairement que le fait d'exprimer des critiques ou du ressentiment à l'égard de l'institution policière pouvait constituer un acte de terrorisme", a-t-il dit.

Les six autres prévenus ont été condamnés à des peines de deux ans avec sursis simple à quatre ans dont 25 mois de sursis probatoire.

Tous ont une interdiction de se contacter ainsi qu'une interdiction de détenir une arme pendant 10 ans.

"Le but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation et la terreur" est "caractérisé par la volonté exprimée à plusieurs reprises (...) de porter atteinte à l'intégrité de policiers, de s'emparer d'armes", ou encore d'"organiser une milice armée", a déclaré la présidente au début de la lecture de la décision, avant que celle-ci ne soit interrompue par des manifestations de mécontentement dans la salle.

L'audience a été suspendue environ une heure et demie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.